Terrorisme, migration et crime organisé: l’Espagne demande l’aide de l’Algérie

Terrorisme, migration et crime organisé: l’Espagne demande l’aide de l’Algérie

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La visite du ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, va peut-être permettre un complément d’information sur la tentative d’introduire frauduleusement en Algérie les 701 kg de cocaïne.

Les relations bilatérales entre l’Algérie et l’Espagne, souvent qualifiées d’excellentes, sont appelées à être renforcées à la faveur de la venue, hier, du ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska. Invité par son homologue Nouredine Bedoui qui avait, rappelons-le, effectué un déplacement en Espagne, en mai dernier, pour notamment discuter de la création d’une équipe commune d’enquête (ECE) chargée de lutter contre la traite des êtres humains, la migration clandestine et le terrorisme, Fernando Grande-Marlaska a, dès son arrivée à Alger, fait part de la volonté du nouveau gouvernement de son pays à «renforcer davantage» les relations algéro-espagnoles dans tous les domaines. «Le nouveau gouvernement espagnol tient à maintenir et à renforcer davantage les relations entre les deux pays dans tous les domaines», a indiqué M.Grande-Marlaska ne manquant pas d’ajouter que «la coopération entre les ministères de l’Intérieur des deux pays concerne particulièrement la lutte contre le terrorisme, où l’Algérie jouit d’une grande expérience». Il s’est dit «satisfait» des échanges d’informations et d’expériences entre les deux pays en matière de lutte contre le crime organisé et la traite des êtres humains. «Les deux parties entretiennent aussi une coopération satisfaisante dans le domaine de la Protection civile, la sécurité routière et les échanges entre les forces de police et de Gendarmerie des deux pays», a ajouté le ministre espagnol. Et à ce propos, il n’est pas exclu que les échanges d’information qui ont lieu entre les deux pays ont permis la mise en échec de la tentative d’introduire frauduleusement en Algérie les 701 kg de cocaïne dont la saisie a été effectuée à bord d’un bateau venu du Brésil et qui a, faut-il le rappeler, transité par Valence, en Espagne. Un complément d’information figure peut-être au menu des échanges entre les deux ministères de l’Intérieur à propos de cette affaire, connue en Algérie par l’affaire d’El Boucher. A préciser que le ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, s’est entretenu hier avec son homologue espagnol en présence des membres des délégations des deux pays, notamment le commandant de la Gendarmerie nationale, le génaral-major Menad Nouba et le directeur général de la Sûreté nationale, le colonel Mustapha El-Habiri. Lors de cet entretien, Nouredine Bedoui, a mis l’accent sur l’importance de la «coordination permanente» entre l’Algérie et l’Espagne pour faire face aux défis communs. Il a affirmé que cette visite se veut une preuve de «notre détermination à mener une coordination permanente pour atteindre des niveaux élevés dont l’objectif étant de faire face aux défis communs auxquels est confrontée la région, notamment la lutte contre le terrorisme et les crimes liés à ce phénomène». Tout en rappelant l’existence d’autres domaines de coopérations comme la Protection civile et la sécurité routière, le ministre a fait état «de nouvelles perspectives de coopération qui soient au niveau des relations bilatérales, dont la coopération dans les domaines relatifs à la décentralisation et aux collectivités territoriales entre les deux pays». Du côté espagnol, les attentes sont autres. L’Espagne souhaite bénéficier de l’expérience de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme, du fait que le pays constitue une «référence» en la matière, comme l’a indiqué M. Fernando Grande-Marlaska qui a été reçu hier par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «L’Espagne considère l’Algérie comme un pays référence dans la lutte contre le terrorisme et, de ce fait, elle souhaite bénéficier de sa très grande expérience», a déclaré M. Grande-Marlaska tout en précisant que l’entretien avec son hôte «a permis d’aborder les questions d’intérêt commun comme la lutte contre la migration clandestine qui constitue une préoccupation partagée entre les deux pays». Le ministre de l’Intérieur espagnol a mis l’accent, à cet égard, sur «la nécessité de renforcer l’approche humanitaire et d’apporter une réponse globale à ce problème». Il a, également, souligné l’importance de «se pencher sur le problème de développement en Afrique, et c’est là qu’il faut donner une réponse globale». Sur la question migratoire, M. Grande-Marlaska a affirmé que «le nouveau gouvernement espagnol oeuvre, au sein de l’UE, pour un renforcement de la coopération avec les pays d’origine et de pays tiers». Par ailleurs, le responsable espagnol a indiqué que l’entretien a porté sur «la nécessité de renforcer la coopération bilatérale en matière de lutte contre la traite d’êtres humains» et a permis d’exprimer l’engagement des deux parties à «développer davantage la coopération dans les domaines de la Protection civile et la sécurité routière».