Terrorisme : Les Etats-Unis appellent les pays européens à renoncer au paiement des rançons

Terrorisme : Les Etats-Unis appellent les pays européens à renoncer au paiement des rançons
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Le Coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin, a appelé encore une fois les pays européens à refuser de verser les rançons aux groupes terroristes, un des points majeurs de discussions entre les Etats-Unis et l’Europe dans la lutte contre le terrorisme.

Intervenant devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants (chambre basse du Congrès) sur la coopération entre les Etats-Unis et l’Europe dans la lutte contre le terrorisme, M. Benjamin a déclaré que « les gouvernements européens doivent cesser tout paiement de rançons, sans quoi ils feront face à de nombreux autres enlèvements » de leurs citoyens.

« C’est un point sur lequel nous insistons dans nos consultations avec les alliés européens », a affirmé le patron du contre-terrorisme au département d’Etat.

Dans ce sens, il a expliqué devant la commission parlementaire que ces dernières années, le réseau d’Al-Qaïda « a détecté de nouvelles poches (financières) profondes, non pas à travers les riches cheikhs radicaux dans le Golfe persique, mais par l’exploitation des riches pays occidentaux et leurs alliés ».

« En procédant aux enlèvements des Européens, des Est-Asiatiques et des Nord-Américains, ces organisations terroristes ont trouvé une source de financement fiable qui vient directement des caisses des pays qui se consacrent à lutter contre Al-Qaïda », a-t-il dit.

En conséquence, a-t-il poursuivi, « il est temps de bloquer ce volet de financement avant qu’il ne grossisse et renforce » cette organisation.

Cependant, M. Benjamin a considéré qu’ »une large adhésion à un engagement de non-concessions ne suffira pas à éliminer le problème des enlèvements contre rançon », du fait que « les entreprises privées et les ONG continueront probablement à payer des rançons pour obtenir la libération de leur personnel ».

Toutefois, a-t-il ajouté, « si au moins les gouvernements arrêtent de payer, cela aidera à compromettre le fonctionnement des organisations terroristes qui dépendent des revenus engrangés par le biais des rançons ».

Par ailleurs, M. Benjamin a estimé que si la mort d’Oussama Ben Laden est une « victoire pour les Etats-Unis et pour tous les êtres humains qui cherchent à vivre dans la paix, la sécurité et la dignité », cela ne signifie pas que ce soit la fin des efforts de lutte contre Al-Qaïda. « Même si nous avons porté un coup au leadership d’Al-Qaïda, une grande partie de ses activités est dévolue à ses groupes affiliés », a-t-il ajouté, soulignant que « beaucoup de travail reste à faire ».

Abordant la coopération entre les Etats-Unis et l’UE dans la lutte anti-terroriste, le représentant du département d’Etat a indiqué que les deux parties sont engagées à favoriser l’échange d’informations et la coopération dans la prévention, l’investigation et la poursuite des infractions liées au terrorisme.

Pour lui, « Union européenne devient de plus en plus un acteur essentiel dans la politique de lutte contre le terrorisme », tout en estimant qu’elle « peut faire davantage pour renforcer ses capacités » dans cette lutte.

Pour cette raison, a-t-il préconisé, les Etats-Unis « encouragent les efforts de l’UE pour développer et appliquer des lois efficaces pour lutter contre les militants radicaux et les terroristes associés qui peuvent planifier des attentats qu’ils comptent opérer dans d’autres pays ».

Il a cependant jugé qu’ »une très forte protection de la vie privée et des libertés civiles dans certains pays européens peut compliquer les efforts de lutte contre le terrorisme ».

A ce propos, il a affirmé que les Etats-unis se sont engagés « à veiller à ce que les renseignements personnels partagés pour l’application des lois et à des fins de sécurité bénéficient d’une solide protection ». Sur ce point, M. Benjamin a expliqué que « tous nos pays accordent une priorité élevée à nos libertés » mais qu’il y a « naturellement un besoin de travailler avec soin pour combler nos différences quand il s’agit de sujets sensibles dans le domaine du partage de l’information et du financement du terrorisme ».