L’émir de «Djound Al Khilafa», nouvelle organisation terroriste, qui a annoncé son «allégeance» à l’autre organisation criminelle appelée Etat Islamique (EI, ou Daech), Abdelmalek Gouri, et l’émir national d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel, seront jugés aujourd’hui (sauf report de l’audience), par contumace par le tribunal criminel d’Alger.
Le nom de Abdelmalek Gouri, inconnu par l’opinion publique il y a quelques mois (sauf par l’ANP et les services de sécurité), a été largement médiatisé depuis l’annonce faite par un groupe dissident d’Aqmi, annonçant la création d’une nouvelle organisation terroriste appelée «Djound Al Khilafa».
Les éléments de cette nouvelle organisation qui ont, juste après cette annonce, fait part de leur «allégeance» à Daech, avaient revendiqué l’enlèvement et la décapitation du Français Hervé Gourdel.
Si le procès programmé pour aujourd’hui se tient, l’opinion publique aura, éventuellement, l’occasion de connaître davantage celui qui tente de faire croire à l’existence de Daech en Algérie, en annonçant l’«allégeance» de sa nouvelle organisation terroriste, «Djound Al Khilafa», à l’organisation terroriste qui sévit en Syrie et en Irak et qui est dirigée par Abou Bakr Al Baghdadi, «calife» autoproclamé par l’Etat Islamique.
Abdelmalek Gouri, qui fait l’objet de mandat d’arrêt lancé à son encontre par le ministère de la Justice notamment pour son implication présumée dans l’enlèvement et l’assassinat d’Hervé Gourdel, est concerné par ce procès en tant qu’élément d’Aqmi. Les crimes qui lui sont attribués ont eu lieu du temps où il était encore dans l’organisation dirigée par Abdelmalek Droukdel.
26 terroristes en fuite
En tout, 41 membres d’Aqmi, dont Abdelmalek Droukdel, auteurs de plusieurs assassinats lors des années 1990 à Alger et Boumerdès, seront jugés aujourd’hui par le tribunal criminel d’Alger, a-t-on appris hier auprès du parquet. Les victimes visées par les terroristes appartenaient au corps des services de sécurité et de l’Armée populaire nationale (ANP). Elles ont été assassinées lors d’embuscades à Alger et dans la wilaya de Boumerdès.
Parmi les 41 mis en cause, 26 sont en fuite, dont l’émir d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, et Gouri Abdelmalek, qui a été déjà condamné en 2012 à la peine capitale pour assassinats et enlèvements avec demande de rançon en 2009 dans la wilaya de Boumerdès. L’un des accusés dans cette affaire a été arrêté en 2011 à son domicile à Hussein Dey. Il s’apprêtait, selon l’arrêt de renvoi, à exécuter une opération suicide à la ceinture explosive.
Cet accusé avait divulgué aux services de sécurité les noms de ses complices dont l’un d’eux a été abattu dans une cache de terroristes à Corso, est-il rapporté. Parmi les accusés détenus se trouvent Chrik M’hamed et Walid Khaled, qui ont été arrêtés lors d’une embuscade à Bachdjarrah à Alger. Ils étaient en possession d’armes et de bombes artisanales. Walid Khaled se préparait à perpétrer une opération kamikaze, selon l’arrêt de renvoi concernant ce procès.
Ces présumés terroristes appartenaient à «katibat El Feth», affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al Qaïda au Maghreb islamique, dirigée par Droukdel Abdelmalek, et qui activait sur les hauteurs de Bouzegza, dans la commune de Keddara (wilaya de Boumerdès).
Les accusés doivent répondre des chefs d’inculpation «d’homicides volontaires avec préméditation et guet-apens, adhésion à un groupe terroriste armé dont le but est de semer l’effroi au sein de la population et créer un climat d’insécurité», et d’«atteinte à la sécurité des citoyens, apologie des actes terroristes et financement d’un groupe terroriste armé», selon le rôle des affaires criminelles de 2014.
M. A.