La lutte antiterroriste et la coopéra tion entre les polices algérienne et américaine ont été discutées cette semaine à Alger par le directeur adjoint du Federal Bureau of Investigations (FBI), John S. Pistole.
Laconique, le communiqué de jeudi de l’ambassade des Etats-Unis à Alger ne donne aucune indication sur le jour de la rencontre entre le responsable du FBI et ses homologues algériens.
Selon l’ambassade US, «John Pistole, s’est rendu cette semaine à Alger pour s’entretenir avec les responsables de l’application de la loi algériens, y compris la Gendarmerie nationale et la direction générale de la Sureté nationale».
Au menu de ces entretiens entre responsables sécuritaires des deux pays, «les questions d’intérêt commun et les moyens de renforcer davantage les efforts communs dans notre lutte collective contre la criminalité», indique l’ambassade US.
«M. Pistole, qui a remercié le gouvernement algérien pour sa coopération», a fait remarquer que « le FBI se réjouit de continuer à collaborer avec ses homologues algériens pour traiter les problèmes de criminalité transnationale affectant les États-Unis et l’Algérie».
Le déplacement à Alger du N.2 du FBI n’est pas fortuit, même s’il obéit aux relations de coopération entre les polices des deux pays, depuis l’installation d’un bureau, au niveau de l’ambassade US, du FBI en Algérie. Beaucoup de questionnements cependant sur cette présence, après le départ précipité de l’ancien responsable du bureau d’Alger.
Des sources proches de l’ambassade US à Alger ont indiqué le directeur adjoint du FBI serait venu jeudi dernier à Alger et a rencontré de hauts responsables de la sécurité, notamment de la gendarmerie et de la police.
Entre Alger et Washington, et malgré la récente rencontre à Washington de M.Medelci avec son homologue américaine Hilary Clinton, ce n’est pas la lune de miel.
Loin, s’en faut, tant les responsables algériens sont remontés contre la politique sécuritaire US qui a inscrit l’Algérie dans une liste noire de pays à haut risque.
Même si les déclarations officielles évitent d’aborder le sujet, l’Algérie reste bel et bien inscrite dans la fameuse liste, également établie par la France, de pays à risque.
Au mois de février dernier à Alger, Gina Abercrombie-Winstanley, coordinatrice des programmes au Bureau américain de la coordination pour la lutte contre le terrorisme, a tenté de rectifier le tir, en estimant que «les EtatsUnis considèrent l’Algérie comme l’un de leurs meilleurs partenaires en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme».
Les Etats-Unis «tirent profit de l’expérience algérienne dans la lutte contre la menace terroriste», a-t-elle dit, mais en abordant la question qui fâche, celle de la fameuse liste noire, elle a relevé que «les autorités américaines comprennent les appréhensions et les critiques suscitées en Algérie, aussi bien par les autorités que par les citoyens», a exprimé son regret que «cette menace terroriste a imposé ces mesures aux pays concernés, dont l’Algérie».
Selon la coordinatrice des programmes au Bureau américain de la coordination pour la lutte contre le terrorisme, «Obama a promis que la liste sera sujette à des révisions constantes».
La présence, même de moins de 24 heures du directeur adjoint du FBI à Alger, prélude beaucoup de choses, et laisse penser que la coopération entre Washington et Alger contre le crime organisé et la lutte antiterroriste est revenue à l’ordre du jour.
D’autant que si les politiques parlent d’une même voix, les milieux chargés de la lutte antiterroriste doivent suivre.
Yazid Alilat