Le déplacement du chef d’état-major de l’ANP, à Constantine, s’inscrit dans la stratégie de lutte contre le terrorisme qui tente de se redéployer en marquant son empreinte avec des actions d’envergure, comme ce fut le cas pour les attentats kamikazes.
Le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Gaïd Salah, a effectué, jeudi dernier, une visite à Batna, apprend-on de sources bien informées, où il s’est entretenu avec des hauts cadres de l’Armée nationale populaire.
Cette rencontre se serait portée sur la situation sécuritaire qui prévaut, actuellement, dans la région des Aurès, notamment l’opération militaire déclenchée depuis une semaine et qui s’est soldée, dans un premier bilan, par l’élimination d’au moins 18 terroristes.
Le chef d’état-major aurait, selon des sources bien informées, insisté sur le renforcement de la lutte antiterroriste ainsi que sur l’intensification des opérations menées à travers les maquis de la wilaya de Batna.
Ce n’est pas la première fois que le chef d’état-major de l’ANP se déplace sur le terrain afin de donner de nouvelles instructions aux officiers.
La multiplication des attentats terroristes à l’est et au centre du pays a conduit à une nouvelle approche sécuritaire d’autant que le GSPC qui connaît une véritable saignée dans ses troupes privilégie aujourd’hui la stratégie des embuscades afin de récupérer des armes et des munitions.
Cette situation est due à la faiblesse du groupe du Sud qui n’arrive plus à approvisionner les terroristes en activité au Nord en armements.
Le durcissement du dispositif de sécurité a inévitablement contraint les groupes armés islamistes à recourir à d’autres formes d’action et ce, après avoir lamentablement échoué dans le recrutement de kamikazes.
Le général de corps d’armée s’est déplacé, il y a une dizaine de jours, dans la wilaya de Tizi Ouzou afin d’inspecter le dispositif mis en place d’autant que la région qui est connue pour son vaste massif forestier abrite actuellement d’importants groupes du GSPC.
Et l’attentat de Bordj Bou-Arréridj perpétré le 17 juin dernier où près de 20 gendarmes ont été lâchement assassinés, suivi de l’embuscade de Damous à Tipasa, où 23 militaires ont été tués prouvent, si besoin est, la radicalisation des groupes terroristes face aux multiples appels au repentir lancés par les autorités compétentes.
Il faut savoir qu’une opération de ratissage de grande envergure est menée par l’ANP depuis samedi dernier, soit au lendemain d’un attentat terroriste qui avait ciblé un convoi militaire dans la forêt de Kimel au sud de Batna.
Deux militaires et deux gardes communaux avaient été grièvement atteints lors de cette attaque.
Les forces de sécurité pilonnent, depuis, les massifs des régions de Tafrente et Zaouie, dans la commune d’Arris au sud de Batna.
Dans un premier temps, huit cadavres appartenant à des terroristes ont été découverts au courant de la semaine écoulée.
La forêt de Kimel, située entre les deux wilayas de Batna et de Biskra, les montagnes de Chlaâlaâ, Timezouagh et Mastaoua dans la région ouest de Batna, ainsi que sur les hauteurs des communes de Merouana, Oued El Ma et Seriana au nord-ouest de la wilaya, ont également été ratissées.
D’importants moyens humains et matériels ont été déployés dans cette offensive qui se poursuit toujours, selon nos sources, pour empêcher une éventuelle fuite des terroristes, vers les maquis des wilayas limitrophes.
En effet, la zone située entre les trois wilayas de Batna, Khenchela et Biskra est connue pour être le fief de trois groupes sanguinaires affiliés à Al-Qaïda au pays du Maghreb.
L’émir de la région est Yahiaoui Abdelali, alias Younes Abou El Hassan. Sous sa coupe activent trois katibate qui sont Al Maout, El Fath El Moubine et Ahmar Khaddou.
Selon nos sources, l’opération en cours dans la wilaya de Batna a été déclenchée suite aux aveux de deux repentis selon lesquels environ 100 terroristes, venus de l’est du pays, se trouvent dans les massifs des Aurès.
De plus, les mouvements d’un groupe composé d’une dizaine de terroristes ont été signalés dans les régions de Tafrente et Zaouie (Arris).
D’intenses bombardements à l’artillerie, soutenus par un pilonnage héliporté, ont ciblé ces régions.
Par ailleurs, selon les mêmes sources, le nombre de terroristes éliminés lors de ces opérations aurait atteint les 18. L’identification des criminels éliminés est toujours en cours.
À Tafrente et Zaouïa, l’ANP a détruit des mines antipersonnel placées par les terroristes comme bouclier afin de les protéger contre la progression des forces terrestres.
On apprendra, aussi, que des dizaines de casemates ont été détruites et des quantités importantes d’aliments et de médicaments ont été récupérées.
Enfin, l’on s’attend à ce que le bilan des opérations de ratissage déclenchées depuis plus d’une semaine à Batna soit revu à la hausse, notamment, après la sécurisation et l’ouverture des pistes dans les zones montagneuses de la wilaya connues pour leur topographie compliquée.