Des experts avaient déjà mis en garde en 2008 contre la connexion entre le terrorisme et la contrebande
Comment seront le Mali, le Niger et la Mauritanie? Tombés entre les mains des islamistes pour certains, et entre les griffes du fanatisme jihadiste pour d’autres.
La contrebande, un phénomène dévastateur qui n’est certes pas typique à l’Algérie, mais prend des proportions inquiétantes, depuis l’éclatement spectaculaire des crises politico-sécuritaires sur les territoires voisins qui entourent le pays. Conséquences des prétendues révolutions du printemps arabe prétextant aspirer à plus de liberté! Aujourd’hui et après trois, ans que reste-t-il de la Libye? Quel avenir pour la Tunisie? Comment seront le Mali, le Niger et la Mauritanie? Tombés entre les mains des islamistes pour certains, et entre les griffes du fanatisme jihadiste pour d’autres, ces pays sont devenus des exportateurs par excellence de la contrebande.
L’étau hermétique ou presque, dressé le long du tracé frontalier pour lutter contre toute forme de crime organisé, risque d’être insuffisant au cas où des connexions entre les chefs des groupes terroristes et des parrains du commerce informel seront menées à terme.
L’avertissement est sérieux. Il est basé sur des enquêtes déclenchées principalement au niveau de nombreuses régions frontalières, surtout à Tébessa, confient des sources très bien imprégnées du contexte qui y prévaut actuellement.
Les forces de la Gendarmerie nationale mobilisées en ce sens ont déjà fait face à ce genre de situation, ce qui laisse présager l’existence d’une grande complicité entre la contrebande et le terrorisme. C’est donc à partir de ce constat, qui à ne pas en douter, est de plus en plus réel, forcément au niveau des frontières Est et Sud-Est, que les forces de sécurité soulèvent la question de la lutte contre toute cette économie informelle qui offre appui et assistance au terrorisme et qui saigne le pays.
Un terrorisme certes résiduel, mais qui risque, face notamment à la situation chaotique en Libye et à la crise en Tunisie qui ramène le terrorisme à un statut triomphaliste, de se régénérer dans un contexte caractérisé par l’apparition de nouvelles ramifications de contrebandiers qui ne se limiteront pas uniquement à toute la région Est, mais aussi l’Ouest, comme le confient nos sources. La situation selon ceux-la même ne nécessite pas des opérations coups-de-poing mais une stratégie révolutionnaire, visant à couper les ponts entre les réseaux terroristes et la contrebande. Ce travail n’incombe pas aux forces de sécurité, mais exige un effort socio-économique impliquant des spécialistes, d’une grande compétence.
Des experts avaient déjà mis en garde en 2008 contre la connexion entre le terrorisme, la contrebande, notamment celle qui s’adonne aux trafics de cigarettes, de drogue et d’armes légères, dans la région du Sahel. Désormais étalée vers la Libye et la Tunisie. Mais pas seulement puisque le carburant est devenu le produit le plus présent au même titre que la drogue dans les activités de la contrebande, mobilisée entre l’Algérie et la Tunisie.
Dans ce dernier pays, des habitants des régions frontalières, interrogés par le reporter de l’agence Tunis Afrique Presse, vont jusqu’à parler d’imbrication entre les réseaux de contrebande et les groupes terroristes, affirmant que «les uns comme les autres utilisent le même sentier de montagne reliant les villes de Bouderiès, en territoire algérien et de Foussana dans le gouvernorat de Kasserine».