La recherche de financement pour la force multinationale G5 Sahel se poursuit. Un sommet est prévu pour fin février à Bruxelles pour tenter de récolter les 250 millions d’euros manquants afin de boucler le budget annuel de cette force.
Le président français Emmanuel Macron a réussi à convaincre la Première ministre britannique Theresa May de se joindre à la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, en promettant de fournir à l’opération française Barkhane un soutien logistique, humain et financier. Lors du sommet franco-britannique qui a eu lieu jeudi, Mme May s’est engagé à apporter un “véritable appui” aux forces françaises déployées dans les cinq pays du Sahel, membres du G5 Sahel (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et Burkina Faso), en mettant à leur disposition trois hélicoptères militaires de transport lourd, dont manque la France, de type Chinook, a rapporté l’AFP, citant M. Macron. La Grande-Bretagne a également promis de débloquer une aide supplémentaire de 56 millions d’euros, dans le G5 Sahel, a indiqué l’Élysée, dans un communiqué.
“Les intérêts communs du Royaume-Uni et de la France vont bien au-delà de nos frontières immédiates. La sécurité et la prospérité de l’Afrique sont d’une importance vitale pour nous, Ces dernières années, le Royaume-Uni et la France ont travaillé côte à côte pour combattre la menace globale que représente le virus Ebola. Je peux annoncer aujourd’hui que dans le même esprit de coopération nous allons augmenter nos efforts dans le Sahel pour empêcher l’extrémisme islamique d’augmenter une instabilité et une insécurité qui nourrissent la crise migratoire”, a affirmé la Première ministre britannique Theresa May, lit-on sur RFI.
Ces annonces sont venues en signe de renforcement de la lutte contre le terrorisme, dans le cadre d’un accord de coopération dans le domaine de la Défense, ont expliqué les deux parties, à l’issue de ce sommet, le premier du genre entre les deux pays depuis le référendum des Britanniques sur le Brexit. Pour rappel, la présence des forces françaises dans le Sahel, estimée à plus de 4000 soldats, pèse énormément sur le budget militaire de la France, mais elle est également sujette à une grande opposition des populations sahéliennes, dans certains pays, comme cela est le cas dans le nord du Mali. Ce qui explique l’activisme du chef d’État français pour réunir les 500 millions d’euros nécessaires à la force G5 Sahel pour sa première année de lancement.

Dans un entretien accordé au quotidien français Libération, la ministre de la Défense, Florence Parly a évoqué indirectement le retrait progressif des soldats français de Barkhane, mais cela ne peut se faire immédiatement, en raison, justement, du manque de financement en faveur du G5 Sahel, surtout que les États-Unis s’opposent à ce que cela se fasse dans un cadre onusien.
L’aide apportée par Londres ne peut être que positive pour appuyer la France dans une région où il y a une véritable collusion entre les réseaux de contrebande, trafics de drogue, d’armes et de migrants et les principaux groupes terroristes islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, de la branche sahélienne de l’autoproclamé État islamique, plus connu sous son acronyme arabe Daech.
Lyès Menacer