Terribles mœurs politiques algériennes!

Terribles mœurs politiques algériennes!
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Abdelkader Bensalah, ce président du Sénat installé par Bouteflika se voit dans le collimateur des invisibles et s’apprêterait à quitter le parti-éprouvette créé dans les laboratoires des décideurs.

Le RND est créé le 21 février 1997. Le 6 juin 1997, trois plus tard, il devient le premier parti politique avec 156 sur les 380 sièges que compte l’APN. Le MSP, deuxième avec 69 et le FLN 62. Un fait unique dans l’histoire politique du pays, tant ce parti né dans les laboratoires du régime s’est permis le grand chelem en quelques mois. Cette élection a connu une fraude massive et le rapport sur celle-ci est encore dans les tiroirs des faiseurs de roitelets.

Devenir première force politique après trois mois d’existence ne peut arriver qu’en Algérie, un pays détenu, partagé, squatté, déchiré par des personnes qui ne jurent que par la force des armes et de la manipulation.

Revenons au sort réservé à Bensalah. Des militants, sans doute ceux-là mêmes qui l’avaient applaudi et loué, lui demandent de quitter la maison sans résistance. Mais Bensalah est aussi président du Sénat. Donc deuxième homme important dans l’ordre. Et, bien entendu, c’est le président lui-même qui la intronisé. Rappelons-nous, Bensalah a été nommé comme sénateur dans le quota réservé au président, c’est-à-dire le tiers présidentiel.

Serait-ce possible qu’un chouchou du président soit débarqué de cette manière, par un désaveu de ses camarades du parti, du Sénat et de l’APN si le climat politique national n’était pas gangrené, délétère, empoisonné, explosif ? Serait-ce possible si, en haut lieu, la guerre n’était pas rude ? Si des calculs échappant au bon sens n’étaient pas « aiguisés, tranchants et sournois »?

Mais, diable, pourquoi ce genre de méchanceté politique a toujours lieu dans les partis du et au pouvoir ? Avant la fin de mission de Bensalah, c’était Ouyahia qui a été invité à quitter la poudrière RND. Il l’avait fait sur la pointe des pieds, dans la discipline, sans dire un mot. Avant lui, ce fut Benbaïbèche qui n’avait pas fait long feu. Mais bien avant toute cette clientèle du pouvoir, ce fut Benhamouda qui était pressenti avant d’être assassiné devant le siège de l’UGTA. L’ancien patron du syndicat maison a eu, quand même, le temps et le réflexe de lâcher : » Vous m’avez eu »! Un message lourd de sens. Au fait, qui pouvait le trahir au point de le liquider ?

Le cas du RND ressemble à s’y méprendre à celui du FLN avec Belkhadem. Deux formations politiques du pouvoir. Au sein de l’ancien parti unique, on a eu même eu recours à des dobermans, des coups de poings, des coups de pieds, à une justice de nuit.

Lorsque nous savons que tous les responsables de ces partis sont imposés par le chef de l’Etat et qui se livrent à des scènes indignes, honteuses, scandaleuses, déshonorantes, et, débarqués comme des pestiférés, il nous est loisible de comprendre pourquoi la réconciliation a été décidée, pourquoi la corruption est agressive, pourquoi la justices réprime, pourquoi tout est interdit, pourquoi le chômage et pourquoi l’Algérie sombre!

Le ver est dans le fruit.

Achour Boufetta