Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis un coup d’arrêt ferme à toute tentative d’affecter les terres agricoles à la réalisation de projets publics. Cette décision a été annoncée hier lors d’un Conseil des ministres. Le chef de l’État a catégoriquement rejeté la conversion de terres agricoles de leur vocation originelle.
Alors que le Conseil des ministres examinait un projet de décret exécutif visant à abroger la classification des terres agricoles, le Président Tebboune a instruit le gouvernement « d’adopter d’autres mécanismes » pour trouver des zones foncières adaptées aux projets publics, insistant pour que ces terrains ne soient « pas propices à l’agriculture ».
Cette position radicale consolide la stratégie nationale de développement du secteur agricole, dont l’objectif principal est d’assurer l’autosuffisance alimentaire et la sécurité nationale du pays. Le Président Tebboune n’a cessé de marteler l’importance stratégique de l’agriculture pour la souveraineté et la stabilité économique de l’Algérie.
🟢 À LIRE AUSSI : Céréales : 2025, l’année de l’autosuffisance pour l’Algérie selon le ministre de l’Agriculture
Les performances du secteur viennent étayer cette orientation : avec une production agricole nationale avoisinant les 38 milliards de dollars et une contribution au PIB de 15 %, ces chiffres confirment la volonté de l’Algérie de réduire sa dépendance aux importations. Le développement d’excédents dans certaines filières et l’essor des exportations marquent un tournant stratégique vers les secteurs productifs.
Les terres agricoles, un impératif de souveraineté et de sécurité alimentaire
Pour soutenir cette dynamique, la préservation du foncier agricole est devenue un impératif absolu. Face aux défis alimentaires croissants, l’Algérie a lancé une stratégie globale de sécurité alimentaire, en s’appuyant sur des mesures d’accompagnement des agriculteurs et des investissements massifs.
Pour la campagne de labours-semailles 2024-2025, pas moins de 1,6 million d’hectares sont mobilisés dans l’objectif de stopper les importations de blé et d’orge d’ici 2026.
Afin de garantir cette préservation, les autorités ont mis en place des comités interministériels (Agriculture, Finances, Intérieur, Direction générale des Domaines) dans chaque wilaya et daïra. Leur mission : recenser les terres, traiter les litiges et prononcer, si nécessaire, la résiliation des contrats de concession.
Les contrôles se sont intensifiés, menant à la résiliation de plus de 1 500 contrats sur près de 2 500 dossiers examinés pour manquement aux engagements pour la seule année 2024. Ce renforcement des inspections a révélé l’ampleur du problème, avec plus de 42 000 infractions constatées sur 20 600 exploitations entre début 2012 et fin novembre 2024.
🟢 À LIRE AUSSI : Recrutement : Le ministère de l’Agriculture ouvre ses portes à la nouvelle génération de talents
Ces infractions concernent principalement des constructions illicites et des détournements de la vocation agricole des terrains.
Les actions correctives engagées visent à améliorer les rendements, réduire les importations et, in fine, atteindre l’autosuffisance en blé, une ambition désormais placée au sommet de l’agenda national.