La leader du parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a appelé le gouvernement à prendre au sérieux la menace qui plane sur le pays. Des menaces qui proviennent principalement, selon elle, des Etats-Unis et de la France qui aspirent à déstabiliser l’union nationale et créer, comme il a été le cas dans le pays voisin, «un conseil de transition».
Lors d’une conférence,hier, au siège de son parti consacrée à l’évaluation des travaux de la Conférence internationale d’urgence, la secrétaire générale du PT a rapporté quelques détails sur les informations révélées par la délégation américaine, participante à la conférence tenue les 11, 12, 13 décembre. Ces dernières font état d’un complot américain, pour opérer un coup d’état en Algérie avec le soutien du Conseil national de transition libyen.
Mme Hanoune a précisé que l’ancien membre du Sénat américain, Mme McKinney Saneja, a rendu public un dossier comprenant un document de Wikileaks, dont une lettre envoyée par M. Benkhelifa, membre du Conseil national de transition libyen, aux services de sécurité américains, dans laquelle il a affirmé que le président du CNT, Mustafa Abdeldjalil, était prêt à fournir le soutien et l’aide nécessaires aux Etats-Unis dans l’optique de renverser le gouvernement en place en Algérie. Dans le même sillage, l’intervenante a ajouté que BenKhelifa a déclaré, dans les colonnes de Ibravada, un quotidien russe, que «l’Algérie sera la prochaine sur la liste après le Libye»,
ajoutant que «l’Algérie est un Etat malade, qui se préparait à une révolution». Mme Hanoune a fait savoir que la délégation américaine, qui a révélé ses graves informations, comptait présenter à son gouvernement un rapport détaillé et demander, à l’occasion, des explications concernant ce dossier. Au plan national, elle a affirmé qu’«il y a, effectivement, des efforts internes qui sont menés dans le but de diviser le pays et installer un conseil de transition.
«Il y a des traîtres en Algérie»
«Il y a, effectivement, des traîtres en Algérie qui activent dans ce sens. La main étrangère a certainement des personnes sur qui compter», a-t-elle accusé. La secrétaire général du PT a lié ses informations avec la déclaration récente du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, qui avait indiqué : «Il y a des élections présidentielles en Afrique en 2012, pour lesquelles nous devons nous préparer.» Selon Mme Hanoune, la France se prépare d’ores et déjà à intervenir en Algérie lors des prochaines élections présidentielles.
«La date de l’élection en Algérie sera un vrai examen pour nous, et nous appelons le gouvernement à assurer des élections transparentes pour fermer la porte à toute intervention étrangère.» La leader du PT n’a pas manqué de répondre au parti du Front pour la justice et le développement (FJD), qui précisait que son organisation mène une guerre contre les islamistes par procuration», en disant que «celui qui a rencontré l’ambassadeur français et celui des Etats-Unis de l’Amérique, est certainement celui qui détient leurs procurations».
«J’ai une procuration de la part de qui ?», s’est-elle interrogée par la même occasion. Profitant de la présence d’une importante assistance, Mme Hanoune s’est vanté de tous les mérites, en rappelant que c’est son parti qui contrait «la répression des islamistes durant les années 90», alors que «les islamistes, eux-mêmes, sont restés les mains croisées», a-t-elle ajouté, en faisant allusion au parti dissous. Mme Hanoune a tenu à préciser qu’elle ne fait que répondre à Abdellah Djaballah,
président du FJD, qui a rapporté que «les Américains et les Français lui ont fait comprendre qu’ils n’avaient pas peur de la montée des islamistes». Dans ce cadre, elle a estimé que ces déclarations étaient une assurance à Djaballah, tout en ajoutant en direction de ce dernier : «Attendez d’avoir l’agrément de votre parti et ensuite exprimez-vous.» Mme Hanoune a, par ailleurs, affirmé que la conférence internationale des urgences a été une vraie réussite, qui s’est soldée par un appel lancé en direction des puissances occidentales pour laisser le peuple algérien décider de son avenir.
S. A.