Le parquet du tribunal de Sidi M’hamed a annoncé, mardi 10 juin 2025, l’ouverture d’une information judiciaire contre cinq individus accusés d’avoir participé à une mise en scène planifiée autour de la tentative de suicide de Fouzi Zagout, survenue récemment devant le siège du ministère de la Justice à Alger.
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Selon un communiqué du parquet, cette affaire a révélé l’existence d’un groupe criminel organisé ayant orchestré l’incident dans le but de troubler l’ordre public. Les membres de ce groupe auraient minutieusement réparti les rôles : pendant que l’un mettait en scène l’acte désespéré, un autre se chargeait de filmer la scène pour la diffuser sur les réseaux sociaux.
Tentative de suicide mise en scène : un réseau criminel démantelé à Alger
L’objectif présumé ? Dénoncer les institutions de manière spectaculaire et provoquer une vague d’émotion, voire de protestation. Mais au-delà de l’effet médiatique recherché, les services de sécurité y ont vu une opération soigneusement préparée.

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L’enquête préliminaire a permis l’arrestation de cinq personnes. L’un des suspects, auteur de la vidéo largement partagée sur les plateformes numériques, serait en lien avec des individus à l’étranger. Il disposerait de plusieurs comptes bancaires, aurait résidé deux ans dans un pays étranger, et aurait perçu des virements sur son compte postal, provenant de contacts encore non identifiés.
Ces éléments ont conduit à la requalification de l’affaire. Le dossier a été transféré à la section spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée du tribunal de Sidi M’hamed, qui a aussitôt ouvert une information judiciaire.
Une fausse tentative de suicide cache un complot organisé
Les chefs d’accusation retenus sont lourds : actes de sabotage portant atteinte au fonctionnement des institutions publiques, mise en danger de la vie d’autrui, diffusion volontaire de fausses informations susceptibles de porter atteinte à l’ordre public, ainsi qu’abus de fonction.
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À l’issue de leur comparution devant le juge d’instruction, quatre des prévenus ont été placés en détention provisoire, tandis qu’un cinquième a été placé sous contrôle judiciaire.
Cette affaire, qui soulève de nombreuses interrogations sur l’usage stratégique des réseaux sociaux et la manipulation de l’opinion publique, continue de faire réagir. Les autorités judiciaires affirment vouloir aller jusqu’au bout de l’enquête pour faire toute la lumière sur les motivations réelles des mis en cause et les éventuelles complicités, notamment à l’étranger.