tensions sociales, flambée des prix, dépendance aux exportations d’hydrocarbures…, la délicate rentrée du gouvernement

tensions sociales, flambée des prix, dépendance aux exportations d’hydrocarbures…, la délicate rentrée du gouvernement

L’état des finances du pays, l’orientation que doit prendre son économie restent des questions centrales pour l’exécutif. Les évoquer revient à toucher du doigt la où cela fait mal.

L’heure des comptes n’a pas encore sonné. Mais lorsque le moment sera venu, il sera difficile de ne pas faire référence au colossal effort financier fourni par l’Etat.

Plus de 500 milliards de dollars seront consacrés au développement économique du pays en l’espace de deux programmes quinquennaux (2010-2014 et 2015-2019). Plus de 262 milliards de dollars pour les cinq années à venir. Nous sommes donc à mi-chemin de cette échéance avant de pouvoir évaluer tous ces innombrables chantiers qui ont été mis en oeuvre.

Il est surtout attendu que ce grand pas qui doit propulser l’Algérie parmi ces nations émergentes soit franchi. En attendant le verdict, c’est sur la rentrée scolaire que seront braqués les feux de l’actualité.

Plus de huit millions de nos petites têtes blondes rejoindront les bancs de leur école. Des enfants qui ont été tenus en otages pendant des années par les conflits récurrents entre les syndicats d’enseignants et leur tutelle. Un conflit permanent qui a été pris à bras-le-corps par la nouvelle ministre de l’Education qui a inauguré un nouveau type de partenariat avec les organisations syndicales, qui a débouché sur la concertation. Ce qui, en principe, doit mettre au placard l’éternel bras de fer qui n’a fait que pénaliser écoliers, collégiens et lycéens frôlant à maintes reprises l’année blanche.

L’école est une des préoccupations premières du gouvernement et des parents d’élèves car c’est là que se dessine leur avenir et que prennent naissance les futures élites et responsables qui auront en charge la destinée du pays. L’état des finances du pays, l’orientation que doit prendre son économie restent des questions centrales pour le gouvernement.

Les évoquer revient à toucher du doigt là où cela fait mal.

La dépendance de l’économie nationale par rapport aux exportations des hydrocarbures la rend vulnérable. La facture des importations qui a connu une courbe exponentielle (près de 60 milliards de dollars) en 2013 l’éxacerbe davantage.

Le débat autour de cette problématique s’est fait d’autant plus omniprésent ces derniers jours à l’approche de l’adoption de la loi de finances 2015.

Tout indiquait que l’on se dirigeait vers un serrage de vis. Les exportations des hydrocarbures qui représentent 97% des recettes en devises ont baissé dans le sillage du déclin avéré des gisements. Les revenus pétroliers ont connu une baisse de quelque 50% à cause d’un recul notoire des prix du baril de brut. Le Fonds monétaire international avait mis en garde contre une brutale chute des prix de l’or noir tandis que la Banque d’Algérie dans un rapport sans détours et sans concessions.

«La contraction des exportations d’hydrocarbures en valeur (- 12%) au cours du trimestre sous revue est due dans une large mesure au fort recul des quantités d’hydrocarbures exportées (- 9%), par rapport au premier trimestre de l’année 2013», alerte le dernier document rendu public par cette institution qui souligne que «le premier trimestre 2014 a enregistré un amenuisement de l’excédent de la balance commerciale à 1,84 milliard de dollars contre 3,78 milliards de dollars au titre de la même période de 2013»

Les pouvoirs publics ont en décidé autrement. Ils ont opté pour la continuité.

Pas question de mettre à l’arrêt un train qui a pris de la vitesse. Ont-ils jugé que l’austérité n’est pas encore à nos portes? Possible. Ce n’est de toute manière pas le cas pour tout le monde. La flambée des prix des produits de consommation, des viandes (malgré les craintes suscitées par la fièvre aphteuse), des fruits et légumes, les dépenses imposées par la rentrée scolaire (fournitures, vêtements…) sont des indices indiscutables d’un quotidien de plus en plus difficile pour la majorité des algériens.

Les citoyens qui ont recours à la fermeture systématique des routes des APC et des daïras pour manifester leur colère et faire aboutir leurs revendications en sont la preuve. Ce sont autant de signaux d’une mal-vie qui préfigure des tensions sociales au caractère de plus en plus radical…