La Commission consultative pour la promotion et la défense des droits de l’Homme a organisé, hier, une rencontre avec un groupe de jeunes de la wilaya de Ouargla.
L’instance que préside l’avocat Mohamed Ksentini semble avoir été appelée à la rescousse pour aider à calmer les tensions qui secouent le sud du pays. Hier, un groupe de jeunes gens de la ville de Ouargla a été invité à une «discussion» au siège de la Commission consultative pour la promotion et la défense des droits de l’Homme. Installés dans le patio, ces derniers étaient face à plusieurs responsables de la CNCPPDH. Le secrétaire général intervient en premier. «Nous vous encourageons à évoquer vos problèmes en toute liberté, nous sommes ici pour vous écouter. La commission n’a aucun pouvoir exécutif, mais nous pouvons faire des propositions et rédiger des rapports », a expliqué Abdelwaheb Morjana. Vient ensuite le tour des jeunes Ouarglis. Tayeb Darmoune prend la parole.
«Nous vous remercions de cette initiative mais vous devez savoir qu’avec le temps, nos problèmes sont devenus complexes. Aujourd’hui, les gens du Sud ont l’impression d’être venus d’ailleurs. On nous accuse d’être racistes alors que nous sommes les premiers à subir le racisme», lancera-t-il à l’assistance. En matière d’emploi, «aucun des engagements pris par le gouvernement depuis 2004 n’a été respecté ». «Les postes de travail sont attribués en priorité aux personnes de Béjaïa, Alger ou Oran. On ne cesse de nous dire qu’il existe un problème de compétence dans notre région. Alors dites-nous à quoi sert l’Université de Ouargla ? Même les compagnies étrangères se mettent de la partie. Aujourd’hui, elles refusent de recruter des cadres ayant étudié à Ouargla sous prétexte que le diplôme de l’Université de Boumerdès a plus de valeur», ajoutera Tayeb Darmoune. Pour Mahfoud Hadef, la situation dans le Sud est réellement préoccupante. «On nous accuse de ne pas être nationalistes. Pourtant, notre silence et notre patience sont la meilleure preuve de notre nationalisme. Ce qui se passe actuellement dans nos régions est très dangereux car il existe réellement des gens à l’extérieur qui veulent profiter de la situation. Vous devez prendre les choses au sérieux», a insisté Mahfoud Hadef. Présente parmi la délégation, Me Ahlem Touahria, avocate à Ouargla, a dénoncé les nombreux cas de corruption enregistrés dans sa wilaya. «Cette fois-ci, nous sommes venus à Alger pour évoquer la question de l’emploi. Mais les problèmes sont multiples», dira l’avocate. Selon elle, le Premier ministère aurait décidé de consacrer «2 800 postes d’emploi» dans le secteur des hydrocarbures aux demandeurs originaires de la wilaya de Ouargla.
T. H.