Tensions au moyen-orient , stocks américains, baisse de la production opep non-oppep … : Le baril sur de la « dynamite »

Tensions au moyen-orient , stocks américains, baisse de la production opep non-oppep … : Le baril sur de la « dynamite »

Les prix du Brent ont franchi la barre des 64 dollars hier en cours d’échanges européens sur fond de recul des réserves américaines de brut et de relations tendues entre Téhéran et Riyadh.

De la nitroglycérine! Il ne reste plus qu’à allumer la mèche. Et le baril ne se fera pas prier pour détonner. Pour l’économie nationale cela représente tout simplement une bouffée d’oxygène. Une situation qui ne contrarie pas dans le même temps la décision du gouvernement qui a opté pour un baril à 50 dollars pour confectionner la loi de finances 2018. Il faut souligner que le déficit commercial du pays n’a pu se réduire que grâce aux cours de l’or noir qui ont notoirement rebondi depuis que les pays producteurs (Opep non-Opep) ont scellé un accord de réduction de leur production de 1,8 million de barils par jour. Conclu le 10 décembre 2016, entré en vigueur le 1er janvier 2017, il a été reconduit jusqu’à la fin de l’année 2018. Les prix évoluent depuis le 27 octobre au-dessus des 60 dollars. Tout baigne donc? Si l’on se réfère à l’évolution des cours de l’or noir on est tenté de dire que les choses progressent plutôt dans le bon sens. Il est en effet plus prudent de ne pas trop céder à l’euphorie. Quand bien même la conjoncture jouerait en faveur d’un rééquilibrage du marché et par conséquent d’un redressement des prix. La production américaine aurait baissé pour la troisième semaine consécutive. Les experts tablaient sur une baisse de 3,15 millions de barils pour le brut, sur une hausse de 2,3 millions de barils pour l’essence, et sur une progression des stocks de produits distillés de 250 000 barils, selon la médiane d’un consensus d’analystes compilé par l’agence Bloomberg. Mardi soir, la Fédération professionnelle de l’American petroleum institute (API) avait déjà fait état d’une baisse des stocks de brut ainsi que des produits distillés, mais d’une hausse de ceux d’essence. Hier vers 12h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s’échangeait à 63,80 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, au même niveau qu’à sa clôture mardi. Pour s’afficher au-dessus des 64 dollars aux alentours de 16 heures. Aux environs de 15h10 à Alger, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, dont c’est le premier jour de cotation comme contrat de référence se négociait à 57,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange pour progresser de 24 cents. «Les marchés se positionnent juste avant la publication des réserves américaines qui pourraient soutenir la hausse des cours», a souligné Matt Smith de ClipperData. Les prix du Brent qui ont franchi la barre des 64 dollars hier en cours d’échanges européens restaient donc soutenus sur fond de recul des réserves américaines de brut et de relations tendues entre Téhéran et Riyadh. L’Arabie saoudite qui a intercepté le 19 décembre au-dessus de Riyadh, pour la seconde fois en deux mois, un missile balistique tiré par les rebelles yéménites Houthis, a pointé du doigt l’Iran, faisant de nouveau craindre une escalade dans le Golfe. «Les marchés s’inquiètent de nouvelles tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite si des missiles continuent à voler dans le ciel», a fait remarquer Phil Flynn de Price Futures Group. Les spécialistes ont aussi mis en exergue le retour de la confiance vis-à-vis des marchés. C’est apparemment du solide. «Les marchés ont accueilli favorablement les dernières prévisions de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) et de l’Opep qui démontrent que l’écart entre l’offre et la demande se resserre», a noté Benjamin Louvet, Gérant matières premières chez OFI AM. La hausse des prix s’explique aussi par une application stricte de l’accord de la baisse de la production des pays producteurs (Opep-hors Opep) qui ont décidé de prolonger la réduction de leur offre de 1,8 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’an prochain. «Il y avait des doutes sur l’Arabie saoudite et la Russie, mais ces deux pays respectent leurs engagements», a ajouté Benjamin Louvet. L’Arabie saoudite, qui avait annoncé qu’elle allait retirer 560 000 barils par jour en novembre, a milité pour la reconduction de l’accord de la baisse de la production de 1,8 million de b/j jusqu’à la fin de l’année 2018. Tout plaide pour que les cours de l’or noir reprennent des couleurs.