Tensions entre Alger et Bamako : Lavrov propose une médiation russe pour apaiser la crise

Tensions entre Alger et Bamako : Lavrov propose une médiation russe pour apaiser la crise
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L’Algérie se retrouve une nouvelle fois au cœur des enjeux diplomatiques sahéliens. Depuis la rupture de l’accord de paix entre le gouvernement malien et les mouvements de l’Azawad, signé à Alger en 2015, les relations entre les deux pays voisins se sont considérablement tendues. Moscou, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait savoir que la Russie était prête à intervenir pour atténuer cette crise.

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Lors d’une interview, Lavrov a répondu à une question concernant les accusations visant les forces russes opérant au Mali — notamment le « Corps africain », successeur du groupe Wagner — soupçonnées de violences contre des civils dans le nord du pays. Il a fermement nié ces allégations, affirmant que les troupes russes « ne commettent aucune action contre les populations civiles » et qu’elles opèrent « à la demande des autorités légitimes du Mali ».

Lavrov propose une médiation russe entre l’Algérie et le Mali

Mais au-delà de la défense de l’action russe, Lavrov a surtout mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue entre Alger et Bamako. « Nous sommes conscients des frictions existant entre nos amis d’Algérie et du Mali », a-t-il reconnu, avant d’ajouter : « Les deux parties souhaitent que nous aidions à réduire les divergences, et nous sommes disposés à le faire. »

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Pour le chef de la diplomatie russe, les tensions actuelles trouvent leur origine dans le passé colonial, lorsque les puissances étrangères ont tracé des frontières « artificielles » séparant des peuples et des groupes ethniques auparavant unis.

Lavrov tend la main à Alger pour calmer la crise malienne

Cette lecture historique ne dédouane toutefois pas les autorités maliennes, accusées d’avoir relancé les hostilités dans le nord du pays. En effet, deux ans après avoir pris le pouvoir, les militaires de Bamako ont rejeté unilatéralement les engagements pris dans l’Accord d’Alger, relançant ainsi le conflit avec les groupes armés du nord.

L’Algérie, qui avait joué un rôle clé de médiation dans ce processus, s’est trouvée indirectement impliquée dans la crise, au grand regret de sa diplomatie.

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Pour Alger, la situation au Mali est devenue une source d’inquiétude régionale. Le pays, déjà confronté à des défis sécuritaires à ses frontières sud, observe avec prudence le renforcement de la présence militaire russe au Sahel. En se posant en intermédiaire, Moscou tente d’apparaître comme un acteur stabilisateur — une position qui, si elle se concrétise, pourrait redessiner les équilibres diplomatiques dans la région.