Les relations entre l’Algérie et la France connaissent un nouveau coup de froid. Dimanche, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui signifier une demande claire : le renvoi immédiat de tous les employés français nommés récemment sans respect des procédures diplomatiques en vigueur.
Selon des sources bien informées, citées par l’Agence de presse algérienne (APS), au moins quinze agents français ont été affectés à des postes diplomatiques ou consulaires en Algérie sans que les formalités habituelles n’aient été respectées.
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Les autorités algériennes dénoncent notamment l’absence de notification préalable et le non-dépôt de demandes d’agrément, pourtant requis par les usages diplomatiques et les conventions internationales.
Alger exige le départ immédiat de diplomates français nommés sans accord
Ces nouveaux arrivants, qui disposaient initialement de passeports de mission, se sont vus attribuer des passeports diplomatiques. Un procédé perçu par Alger comme une tentative de faciliter discrètement leur entrée sur le territoire national, en contournant les contrôles classiques liés aux affectations diplomatiques.
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Parmi les personnes concernées figurent également deux agents du ministère français de l’Intérieur. Leur mission aurait été de remplacer partiellement certains diplomates français récemment déclarés « persona non grata » par les autorités algériennes.
Ce détail a renforcé les soupçons et la crispation d’Alger face à ce qu’elle considère comme des agissements inamicaux et contraires aux règles diplomatiques établies.
L’#Algérie demande le rapatriement immédiat des agents français objet d’affectation dans des conditions irrégulièreshttps://t.co/zt0htZ3h0C pic.twitter.com/RSKnlWxdvy
— AL24News Français (@AL24Francais) May 11, 2025
15 fonctionnaires français priés de quitter l’Algérie
Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays. Ces derniers mois, plusieurs dossiers sensibles ont alimenté la méfiance mutuelle. L’Algérie accuse la France de refuser à plusieurs reprises l’entrée sur son territoire à des détenteurs de passeports diplomatiques algériens. Par ailleurs, la reconnaissance de deux consuls généraux nommés à Paris et Marseille reste bloquée, tout comme celle de sept autres consuls, en attente de validation depuis plus de cinq mois.
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Face à ce qu’elle qualifie de manquements graves et répétés, Alger a exigé le départ immédiat de tous les agents concernés et a appelé à leur retour rapide en France. Cette décision souligne l’extrême sensibilité des enjeux diplomatiques entre les deux capitales, dans un climat où les gestes de défiance semblent prendre le pas sur le dialogue constructif.
Ce nouvel épisode diplomatique vient ainsi accentuer les tensions persistantes entre Alger et Paris, alors que les deux pays peinent à rétablir une relation stable fondée sur la confiance et le respect mutuel.