L’Algérie et la France s’enfoncent dans un nouvel épisode de crise diplomatique. Après la demande d’Alger concernant le rapatriement de quinze fonctionnaires français, nommés récemment sans respect des procédures en vigueur, Paris a vite réagi en menaçant de répondre avec une riposte « ferme et immédiate« .
La tentative de réconciliation franco-algérienne, initiée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, a échoué. Notamment, après l’épisode de la détention d’un agent consulaire algérien, suite à l’affaire du présumé enlèvement d’Amir DZ.
Depuis, les tensions entre les deux pays ont repris, suivies d’une vague d’expulsions d’agents consulaires des deux côtés et le rappel de l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, pour consultation.
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Une décision « incompréhensible » selon Jean-Noël Barrot
Les autorités algériennes ont demandé au chargé d’Affaires de l’ambassade de France en Algérie, reçu dimanche au ministère des Affaires étrangères, que les agents français, objet « d’une affectation dans des conditions irrégulières« , soient rapatriés immédiatement vers leur pays d’origine.
La convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements répétés de la partie française au respect des procédures d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie, indique l’APS.
Face à la demande d’Alger d’expulser ces fonctionnaires français de son territoire, Paris, via son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a vite réagi en qualifiant cette décision « injustifiée et injustifiable« . Barrot ne tarde pas à reprendre la menace d’une « réponse immédiate, ferme et proportionnée à l’atteinte portée aux intérêts de la France« .
Expulsion de fonctionnaires français de l’Algérie: « Une décision incompréhensible et brutale », estime Jean-Noël Barrot pic.twitter.com/1u50gUxbkU
— BFMTV (@BFMTV) May 12, 2025
Dans une précédente déclaration accordée à la presse dimanche, le ministre français des Affaires étrangères avait évoqué « une relation bloquée et totalement gelée » et accuse les autorités algériennes d’être les responsables de cette situation.
La France menace de prendre des sanctions
« Ce n’est pas uniquement une décision brutale sur le plan administratif, ce sont des hommes et des femmes qui ont dû quitter précipitamment leurs familles, leurs enfants, leurs domiciles« , a ajouté le ministre qui explique qu’aucune date du retour de l‘ambassadeur de France en Algérie n’a été évoquée.
Par ailleurs, interrogée sur les potentielles restrictions qui sont envisagées dans ce contexte, Jean-Noël Barrot répond : « je ne m’interdis pas d’en prendre, je ne dirais pas forcément quand je les prendrai, quand je ne les prendrai pas. Ainsi fonctionne la diplomatie« .
Rappelons, la relation entre l’Algérie et la France s’est dégradée en juillet 2024, quand Alger a rappelé son ambassadeur, suite au soutien d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental. En novembre, nouvelle escalade avec l’arrestation de Boualem Sansal à l’aéroport de Houari Boumediene. Entre décembre et janvier, plusieurs influenceurs algériens en France ont été arrêtés et accusés d’avoir mis en ligne des contenus haineux et des appels à la violence.
Malgré un bref réchauffement des relations en mars dernier, après un entretien téléphonique entre Macron et Tebboune, les relations se dégradent à nouveau suite à l’affaire d’Amir DZ.
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