Tension sur les médicaments contre le sida dans l’Oranie : Le ministère de la Santé ouvre une enquête

Tension sur les médicaments contre le sida dans l’Oranie : Le ministère de la Santé ouvre une enquête

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a diligenté une enquête pour connaître les raisons de la tension enregistrée dans la région d’Oran sur les produits antirétroviraux (traitement du VIH/sida), a-t-on appris, hier, auprès de la direction de la pharmacie au ministère.

Outre la tension enregistrée dans l’Oranie, « les produits antirétroviraux sont normalement disponibles dans toutes les autres régions du pays. Une enquête a été diligentée par le ministère pour faire toute la lumière sur cette tension dans la mesure où les stocks sont disponibles au niveau national », a indiqué à l’APS une source de cette direction. Plusieurs personnes atteintes du VIH/sida s’étaient rassemblées jeudi devant le siège de l’Observatoire régional de la santé d’Oran pour protester contre les « ruptures récurrentes » des antirétroviraux au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d’Oran.

Les malades, qui voulaient lancer un appel pressant aux responsables concernés afin de remédier à cette situation, ont affirmé que ce problème « ne se posait qu’à Oran ». Le président de l’association de protection contre le sida (APCS), le Pr Abdelaziz Tadjeddine, présent parmi ces malades pour les soutenir, a qualifié « d’inacceptables » les ruptures de stocks de ces médicaments. « L’Etat a investi de gros moyens financiers pour la prise en charge des personnes atteintes du VIH/sida, mais nous ne comprenons pas pourquoi il y a toujours des ruptures successives d’antirétroviraux à la PCH d’Oran », s’était-il interrogé. Djamila Ouabdeslem, une praticienne du centre de dépistage volontaire de la même association a appelé elle aussi à trouver une « solution rapide » au problème car, soutenait-elle, « des personnes peuvent mourir à tout moment faute de traitement ». Selon elle, sept cas d’évacuation de ces malades vers d’autres services d’hospitalisation ont été enregistrés mercredi. Par ailleurs, une source de la direction de la pharmacie au ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, a assuré, hier, que les médicaments présentant un caractère d’urgence sont disponibles ou sont en voie de l’être .

« Il est noté la disponibilité de toute la gamme des produits couvrant la pathologie d’urgence, les pathologies chroniques, et les pathologies réputées de saison (et parfois aggravées pendant le Ramadhan) », a-t-on précisé de même source, en soulignant que l’état de disponibilité des produits pharmaceutiques sur lequel le ministère s’appuie est arrêté au 25 juillet 2011. Pour le diabète, ajoute-t-on, les insulines et les antidiabétiques oraux sont eux aussi « disponibles ». « En plus des insulines produites par Saidal, plus d’un million de flacons d’insuline conventionnelle ont été libérés ainsi que les insulines cartouches et stylos importés par les autres opérateurs économiques », détaille-t-on au ministère. Quant aux contraceptifs oraux, qui « ont connu une certaine tension », la même source signale qu’ils sont actuellement « en cours de dédouanement ». La direction de la pharmacie signale, concernant l’état des stocks, que « les produits identifiés comme connaissant une baisse des stocks existent en Dénomination Commune Internationale (DCI) sous d’autres noms de marque ». Dans le même chapitre, elle ajoute que « pour la majorité de ces médicaments, les stocks ont été reconstitués ou sont en instance de reconstitution soit par la fabrication locale, soit sont en cours d’expédition, ou bien sont au contrôle par le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques ».