Ténès : Le projet de station de dessalement sera probablement abandonné

Ténès : Le projet de station de dessalement sera probablement abandonné

Décidément, rien ne va plus pour le projet de construction de la nouvelle station de dessalement de l’eau de mer à Ténès.

En plus du retard accusé dans le lancement des travaux (plus de huit mois), le chantier est exécuté depuis février dernier avec un permis de construire provisoire qui arrivera à expiration en juin prochain, selon les informations en notre possession. Pourquoi un permis provisoire ? Parce que, nous dit-on, le projet a fait l’objet de réserves des services du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Des réserves qui font suite, précise-t-on, à l’étude d’impact sur l’environnement dudit projet que réalise une entreprise espagnole et dont le maître de l’ouvrage est l’AEC, une filiale de Sonatrach et Sonelgaz. D’après les mêmes sources, la contrainte majeure relevée est la concentration des rejets de sels au niveau de la plage de Maïnis après la mise en fonction de la nouvelle unité de dessalement.

Cela induira sans doute des conséquences néfastes pour la flore et la ressource halieutiques. Le département de Cherif Rahmani, qui est intransigeant sur ce volet, préconise, indique-t-on, un éparpillement des installations des rejets de sels. Au niveau de la direction de l’énergie et des mines de la wilaya, on précise que les réserves du MATET sont en voie d’être levées et que le projet reprendra son cours normal. Signalons que l’ouvrage, d’une capacité de 200 000 m3/jour, est implanté sur une grande partie de la zone d’expansion touristique de Maïnis, située à 5 km à l’ouest de Ténès. Il est destiné à couvrir les besoins en eau de tout le littoral et de certaines villes de l’intérieur de la wilaya. Actuellement, les communes côtières de Ténès, Sidi Abderrahamne et El Marsa sont approvisionnées à partir du barrage de Sidi Yacoub, un transfert qui a coûté au Trésor plus de 600 milliards de centimes.

En plus, la ville de Ténès dispose déjà d’une station de dessalement de 5000 m3/jour, réalisée par le ministère des Ressources en eau. Quoi qu’il en soit, l’eau et le tourisme vont en principe de pair dans une région à vocation essentiellement touristique, mais pour ce cas précis, on a sacrifié le second sous prétexte que l’endroit convient plutôt à la nouvelle station de dessalement. Les lieux pouvant accueillir ce genre d’investissement existent pourtant le long de la côte.