Hamid Temmar a reconnu que le président de la République lui faisait changer de poste ministériel dans le but de calmer le front social en général et la grogne des travailleurs en particulier. Cela a été le cas, notamment, après son départ de la tête du ministère de l’Industrie et de la Privatisation, a-t-il indiqué lors de la présentation lundi à l’Université Badji-Mokhtar de Annaba de son œuvre intitulée : La transition de l’économie émergente — Références théoriques – Stratégie et politiques.
Mais à travers son intervention, l’actuel ministre de la Prospective et des Statistiques ne semble pas renoncer à se voir attribuer un rôle plus percutant dans l’orientation économique du pays, qu’il estime inéluctable, allant dans le sens qu’il affectionne le plus : la libéralisation de ce secteur. Pour lui «Une entreprise qui ne fait pas de valeur ajoutée doit disparaître». Toutefois, il ne manquera pas d’atténuer cette affirmation en précisant qu’il y a des secteurs que «nous ne devons pas laisser tomber comme la métallurgie, la pétrochimie, et l’électricité». Il a affirmé à ce sujet, que pas moins de quatre-vingts entreprises publiques économiques dans les secteurs essentiels pour la croissance économique «ont été proposées à une remise sur les rails par son département». Le ministre qui a rendu hommage à ses collaborateurs, présents dans l’amphithéâtre du pôle universitaire d’El-Bouni, pour l’aide qu’ils lui ont apportée pour la réalisation de son œuvre constituée de cinq livres, estime que celle-ci constitue «un travail unique qui n’a jamais été effectué en Algérie !». Même s’il reconnaît que le prix de son nouveau-né est élevé (2 700 DA), il le recommande aux étudiants, chercheurs et autres doctorants. C’est le but de son déplacement à Annaba, diront certains présents. Les effets de la situation économique mondiale marquée par une crise financière majeure dans les pays du Nord pouvant déboucher sur une récession dans cet hémisphère, sont de moindre importance pour les pays du Sud à l’exemple de la Chine, souligne Temmar. Dans ces pays, tous les indicateurs économiques sont défavorables. Cela est dû à la création des pratiques abusives, conséquence de l’éclatement des bulles spéculatives qu’ils ont eux-mêmes provoquées, estime un professeur d’économie de Annaba. Des arguments ont été avancés par des universitaires présents pour relever les risques encourus par notre pays si la crise financière aux États-Unis et en Europe venait à perdurer. «L’Algérie n’est pas à l’abri», relève pour sa part Temmar qui trouve le système bancaire national en déphasage avec une économie nécessitant de la croissance. A cet effet, il revient une nouvelle fois sur la privatisation des banques nationales mais en adoubant cette fois, ce qu’il avait souhaité dans un passé récent. Ainsi, il préconise un plafond de 40% du capital des banques proposées à la privatisation. Cela permettra à l’Etat de garder son contrôle sur ces dernières, précisera- t-il.
A. Bouacha