TEMIZIATH COMMUNE D’AHNIF (BOUIRA) : Les villageois dénoncent un “massacre” du patrimoine forestier

TEMIZIATH COMMUNE D’AHNIF (BOUIRA) : Les villageois dénoncent un “massacre” du patrimoine forestier

Le comité des villageois de Temiziath, relevant de la commune d’Ahnif, sis 35 kilomètres à l’est de Bouira, s’insurge dans un document rendu public et dont Liberté détient une copie, contre les “agressions” commises contre les espaces forestiers de la région.

Dans leur document, les membres de ce comité se disent “stupéfaits par l’absence de réaction et l’indifférence totale des responsables (…) devant le massacre des espaces forestiers et environnementaux de notre région”. Dans les faits, ces villageois dénoncent une campagne de défrichement anarchique menée dans la région et qui serait, selon eux, l’œuvre de la “mafia du foncier”, dans le but de s’approprier de manière illicite des espaces forestiers. Les requérants pointent du doigt les élus de leur commune, qui, selon eux, “déclinent” toute responsabilité, dans ce qu’ils qualifient de désastre écologique. “Aujourd’hui nous assistons à une campagne de déforestation systématique et inédite dans l’histoire de notre commune où personne, décidément, ne semble s’inquiéter des conséquences de cette catastrophe”, s’alarment-ils. Pour ces citoyens, des personnes qu’ils qualifient de malveillantes, défrichent impunément des pans entiers de forêt, pour ensuite s’en accaparer en y plantant des oliviers. De leur côté, les services de la Conservation des forêts de Bouira affirment “lutter sans relâche”, contre ce genre de pratiques qui mettent en péril le patrimoine forestier de la wilaya. “Le phénomène du défrichement a certes pris de l’ampleur ces dernières années, mais nos services ont redoublé d’efforts pour le combattre par tous les moyens”, dira M. Bensouiyah, le conservateur de Bouira. Néanmoins, pour ce responsable, qui avoue que ses services sont court-circuités par des “complicités externes”, exhorte les citoyens à aider les forestiers dans leur tâche. “Nous faisons tout notre possible et nous mobilisons de gros moyens humains pour débusquer les auteurs de ces défrichements, mais nos yeux et nos oreilles restent la population. Sans l’aide de cette dernière, notre champ d’action reste limité”, a-t-il soutenu. S’agissant des voies légales qui pourraient permettre aux citoyens de se voir octroyé des terrains domaniaux pour les exploiter, sans passer par la destruction du patrimoine forestier, notre vis-à-vis, expliquera que des périmètres d’autorisation d’usage sont accordés par les pouvoirs publics, sous forme de concession. “Je ne comprends pas comment peut-on délaisser la voie légale et verser dans la déliquescence, alors que toutes les facilitations sont accordées”, s’est-il interrogé, tout en assurant que le cas Temiziath est pris en charge par ses services.

RAMDANE B.