Tels que les rapports entre nations sont conçus,La guerre est devenue une nécessité de survie

Tels que les rapports entre nations sont conçus,La guerre est devenue une nécessité de survie
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La fin de la Guerre froide a bouleversé la donne stratégique

Dix ans après l’incroyable attentat de New York et de Washington, dispose-t-on de suffisamment de recul pour discuter plus sereinement de ce qui s’est passé le 11 septembre 2001?

Il semble toutefois que le moment n’est toujours pas propice pour écrire la véritable histoire de ce qui s’est passé en ce fameux mardi de septembre 2001. Le monde célèbre donc aujourd’hui le dixième anniversaire de la destruction des Tours Jumelles du World Trade Center et l’attaque contre le Pentagone, attribuées à la nébuleuse islamiste Al Qaîda. Ne nous arrêtons pas sur la sophistication de ces attaques relevée par les scientifiques, les architectes, les ingénieurs du bâtiment et tous ceux chargés de la sécurité des constructions… sauf par les pouvoirs publics américains.

D’aucuns de s’étonner qu’un groupe terroriste ait pu disposer de telles connaissances scientifiques, techniques et technologiques pour détruire les tours new-yorkaises. Mais ce n’est là qu’une hypothèse parmi les autres sur ce qui s’est réellement passé le 11 septembre 2001. Ceci dit, il y a donc terrorisme. Mais la fin de la Guerre froide a bouleversé la donne géostratégique mondiale, car le monde tel qu’il est conçu, ne peut fonctionner sans les tensions et oppositions, souvent violentes, nécessaires à la bonne marche du complexe militaro-industriel (CMI). Il fallait donc créer les conditions qui maintiennent la production militaire qui fait vivre- parallèlement – des milliers de chercheurs, scientifiques, et tout ceux vivant en amont et en aval du CMI.

Après la Seconde Guerre mondiale, le nerf de la guerre était la peur du rouge, le fameux «Red scare» brandi par Joseph McCarthy qui organisa la chasse aux sorcières dans les années 50. Terrorisme donc, il y a. S’il n’a pas de nationalité, ce nouvel abcès de fixation semble bien avoir une couleur: la couleur verte. Pour faire bref, la «peur verte» (green scare) – incarnée par l’islamisme radical qui a essaimé dans le dernier quart du XXe siècle – prit donc avec un certain succès, si l’on peut nous permettre cet aphorisme, la relève de la «peur rouge» de la première moitié du XXe siècle. La disparition donc du bloc communiste et avec lui, la Guerre froide – qui a induit un fantastique armement des deux superpuissances de l’époque, les Etats-Unis et l’URSS avec tout ce que cela suppose comme dépenses militaires – a mis en danger l’industrie militaire et ses annexes. Cela a ainsi été ressentie comme une très mauvaise nouvelle par tous ceux qui vivent de la guerre et de la vente des armes. Il est patent qu’il y a là une complication fâcheuse qu’il fallait dépasser. S’il n’y avait pas eu l’islamisme, il aurait fallu l’inventer. Et Ben Laden, agent notoire de la CIA, avait toutes les qualités pour sortir les Etats-Unis de l’impasse qui organisa en Afghanistan, sous occupation soviétique, les premières phalanges islamistes de combat – les célèbres «Afghans» qui ont essaimé ensuite dans nombre de pays arabes, notamment en Algérie où ils ont semé la mort et la graine de la fitna – Ceci pour l’Histoire. La disparition de l’URSS a laissé le champ libre aux Etats-Unis qui ont du coup retrouvé leur ambition impériale, comme le montre la progression continue, d’une année à l’autre, du budget de la défense, plus important que tous les budgets militaires de la planète réunis, l’Europe occidentale y compris.

De fait, dès les années 1998 et l’arrivée de George W. Bush et des néo-cons au pouvoir à Washington, la relance des dépenses militaires a évolué de façon alarmante du fait même qu’elles sont incontrôlées et incontrôlables depuis les attentats de septembre 2001. Selon les dernières données, le budget militaire américain, estimé à 698 milliards de dollars, représente 42,8% des budgets de défense global dans le monde. Par comparaison, notons que le budget «Défense» de l’autre superpuissance mondiale la Russie, n’est que de 58,7 milliards de dollars (3,6% des dépenses militaires dans le monde). Une échelle de valeur qui se passe de commentaires.

Dès lors, à quelque chose malheur est bon, du moment que le terrorisme islamiste – puisque terrorisme islamiste il y a – aura permis au complexe militaro-industriel de se requinquer et d’engranger à nouveau des dividendes, de manière notable. Le monde des riches a besoin de la guerre pour prospérer. Regardons autour de nous: l’armée américaine est omniprésente dans le monde alors que les conflits de plus ou moins grande intensité se sont singulièrement multipliés dans les continents asiatique et africain. Ferons-nous remarquer que la majorité de ces conflits ont pour terrain le monde arabe et musulman? Est-ce une simple coïncidence si l’on excipe du fait que cette région spécifique du monde, sur laquelle plane l’ombre de la guerre, renferme la majorité des richesses énergétiques de la terre?

Ce qui est patent, en revanche, est que le monde, incapable de trouver une alternative crédible, sera plus que jamais sous le joug d’une Amérique unipolaire, arrogante et prête à tout pour conserver sa position de puissance dominante.

Faut-il relever que cette puissance dominante des Etats-Unis s’est accentuée au lendemain d’un 11 septembre 2001 qui aura au final surtout servi les intérêts américains. Même s’il y avait sans doute un prix à payer.