Le gouvernement compte lancer la téléphonie mobile de troisième génération 3G, dans sa version 3G+, courant premier trimestre 2013, ainsi que le paiement des factures par mobile dès la fin janvier 2013. En outre, Algérie Télécom pourrait bénéficier de l’accompagnement du Fonds national de l’investissement (FNI).
Attendu depuis plus d’une année, le paiement des factures téléphoniques et autres par mobile, M-Payment, devrait être opérationnel dès la fin janvier 2013. C’est ce que le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC) a assuré, hier, au Cyberparc de Sidi Abdallah (Zéralda) où il réunissait les cadres de son secteur. Selon Moussa Benhamadi, les premières applications du M-Payment devraient être opérationnelles rapidement sur la base d’une plateforme électronique à laquelle collaborent les entreprises publiques Mobilis, Algérie Télécom et Algérie Poste. Et cela même si d’autres opérateurs (privés s’entend) peuvent participer à cette nouvelle prestation.
Justifiant le retard mis par Mobilis pour lancer cette formule, même si l’opérateur mobile public a déjà lancé l’offre Racimo, Moussa Benhamadi a mis en avant le facteur d’ordre mental, la «peur» qui inhibe nombre de cadres de son secteur, bridés par la crainte de la pénalisation de leur gestion. Et c’est ce qu’il avait également mis en avant lors de son allocution d’ouverture de la rencontre, précédée la veille par la tenue de plusieurs ateliers de travail. Ainsi, le ministre de la Poste et des Tic n’avait pas manqué de déplorer des insuffisances criantes en matière de service public et de satisfaction des besoins des citoyens en télécommunications et services postaux, malgré les réalisations et les avancées constatées dont il estime qu’il ne faut pas se pravaloir indûment.
Ainsi, Moussa Benhamadi avait relevé que «malgré tous les efforts, il y a lieu de relever que la prise de conscience des enjeux reste insuffisante, et ce, bien que l’environnement réglementaire soit quelque peu contraignant et que certaines actions ne nécessitent pas de ressources importantes». Et dans la mesure où les entreprises économiques publiques doivent «améliorer leurs compétences et leurs outils stratégiques en matière d’expertise économique et financière», au titre d’un contrat de performance conclu avec l’Etat en 2009 et devant expirer en 2013 et qui «consolide leur statut d’entreprise publique économique et contribue au développement socioéconomique à l’échelle nationale». Or, laisse-t-il entendre, ce contrat manque d’être respecté totalement, les entreprises sectorielles peinant à «consolider la culture de l’économie de marché et la compétitivité». Voire, nombre de décisions prises lors des visites d’inspection ne sont pas appliquées, Moussa Benhamadi mettant en cause une certaine «paresse » constatée au niveau local.
Ce qui soulève la nécessité d’une meilleure réactivité, implication de ces cadres dans le contexte où les défis de la résorption de la fracture numérique et technologique et la généralisation de l’accès au haut et très haut débit à des coûts abordables se posent avec acuité ainsi que les défis de la libéralisation induits par l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour autant, l’Etat compte encore soutenir le développement d’Algérie Télécom qui pourrait bénéficier de l’«accompagnement» du Fonds national de l’investissement (FNI) en cas d’absence de ressources financières. Et d’autant qu’un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en vue d’attirer des opérateurs aptes à accompagner Algérie Télécom dans le développement de son réseau et l’amélioration de ses services. Par ailleurs, Moussa Benhamadi a confirmé la volonté du gouvernement de lancer commercialement la téléphonie mobile de troisième génération, au moins dans sa version 3G+, dès le prochain trimestre.
Justifiant ce choix par rapport à celui de la téléphonie mobile de quatrième génération (4G) et soucieux de récuser toute analyse et expertise infondées, le ministre de la Poste et des TIC a indiqué que l’option 4G aurait posé un problème de coût pour les citoyens mais aussi pour les opérateurs, ainsi que la nécessité pour ces derniers d’investir davantage alors qu’ils ont déjà investi pour la 3G, la mise en place d’infrastructures et de fréquences spécifiques plus importantes. D’où le choix du gouvernement pour la 3G+, une offre intermédiaire entre la 3G et la 4G, selon Moussa Benhamadi, qui laisse toute latitude aux opérateurs d’opter pour la 3G.5, la 3G.8 ou la 3G.9 même si cette dernière se rapproche de la 4G. Et cela même si le développement de la téléphonie fixe pourrait croître grâce à la norme de réseau mobile LTE (long terme évolution) dont Algérie Télécom bénéficie déjà.
Explicite, le ministre des TIC a indiqué que l’appel d’offres relatif à la 3G+ devrait être lancé au début de l’année 2013, dès la finalisation de l’étude confiée à un groupe de travail multisectoriel et son examen par l’Exécutif, d’autant que cette question revêt un caractère intersectoriel, national. Par la suite, les offres commerciales de 3G seront lancées dès la fin du premier trimestre 2013, indique-t-il.
C. B.