Une numérotation spéciale sera dédiée, conformément au cadre juridique algérien, à la téléphonie mobile 3G+, dont le lancement est prévu avant la fin du mois de décembre prochain, a indiqué dans un entretien à l’APS le président du Conseil de l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT), Mohamed Toufik Bessai.
« L’ARPT a décidé de dédier une numérotation spéciale à la 3G+, conformément au cadre juridique algérien en vigueur, qui prescrit qu’il ne peut y avoir qu’une licence par segment ou technologie. Il n’y aura, donc, pas de numérotation 2G-3G commune », a souligné M. Bessai.
Concernant la commercialisation de la 3G+, il a expliqué que l’opérateur aura deux choix : proposer une nouvelle puce 3G+ avec un nouveau numéro, ou échanger la puce 2G avec une nouvelle puce qui fonctionne aussi bien avec l’ancien numéro 2G qu’avec le nouveau numéro 3G. C’est-à-dire qu’il y aura deux numéros différents dans une même puce.
« Dans tous les cas, il faut avoir un autre abonnement pour bénéficier de la 3G+ », a-t-il précisé.
M. Bessai a rappelé que pour éviter les « comptabilités opaques », l’Algérie a adopté le principe des « licences séparées », ajoutant que l’ARPT et les pouvoirs publics « ont abordé le processus du lancement de la licence 3G dans le cadre conceptuel de l’arsenal législatif et règlementaire algérien qui ne connaît pas encore la licence globale ou l’autorisation unique ».
Il a mis l’accent sur l’importance pour l’ARPT de connaître, pour chaque type de licence (2G et 3G+) son chiffre d’affaires exact et son nombre d’abonnés, précisant que c’est de ce chiffre d’affaires que « dépend l’exactitude de la fiscalité propre à chaque licence ».
« La connaissance indubitable de la base d’abonnés de chacun des opérateurs dans la 2G et dans la 3G passe, pour l’instant, par le critère d’une numérotation dédiée à chacune de ces deux dernières licences », a-t-il mentionné.
Le double ou le triple numéro, une pratique sociale en Algérie
M. Bessai a indiqué que le double ou même le triple numéro, est une « pratique sociale » en Algérie, estimant que l’engouement des usagers pour la 3G « ne sera pas tempéré ».
Il en veut pour preuve, le « succès » des téléphones portables à double et triple SIM.
Toutefois, il a reconnu qu’un numéro unique faciliterait « grandement les choses ».
Il a fait savoir que l’ARPT envisage de travailler avec les opérateurs de téléphonie mobile pour l’ »émergence d’une solution consensuelle » permettant une « implémentation » du numéro unique préservant la séparation juridique des licences 2G et 3G.
M. Bessai a affirmé que l’option pour le numéro dédié à la 3G est une « décision transitoire n’excédant pas une année ».
Cependant, cette option pourrait être remplacée par celle du numéro unique une fois le travail mené avec les opérateurs aboutira à une décision « consensuelle ».
Le lancement commercial de la 3+ au cours du mois de décembre
Le lancement de la 3G se fera au plus tard dans le courant du mois de décembre une fois le décret exécutif signé et notifié aux opérateurs, a affirmé M. Bessai, précisant que ce décret exécutif est « en cours de finalisation ».
En tout état de cause, les opérateurs auront besoin d’un « temps incompressible » pour programmer, chacun chez ses deux concurrents, les numéros qui leur seront attribués par l’Autorité de régulation, a-t-il expliqué.
M. Bessai a affirmé que la date de lancement commercial de la 3G+ est tributaire de la notification du décret exécutif d’octroi de la licence 3G.
« Tout est donc suspendu à cette dernière étape qui est à un stade avancé de son franchissement, puisque le décret exécutif en question est en cours de finalisation », a relevé le président du Conseil de l’ARPT.
L’Autorité de régulation avait procédé, le 14 octobre dernier, à la déclaration des attributaires provisoires des licences 3G+, à savoir les trois opérateurs de téléphonie mobile opérant en Algérie. Le lancement officiel était prévu le 1er décembre. Les trois opérateurs (Mobilis, Ooredoo et Djezzy) se sont dits « prêts » pour son lancement effectif en décembre.