Annoncée, longtemps attendue, considérée comme l’Arlésienne, la téléphonie mobile de 3e génération devient enfin une réalité. Le starter a été donné en effet pour l’octroi d’une triple licence de télécommunications mobiles de 3G.
Jeudi dernier, 1er août 2013, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications a rendu public un avis d’appel à la concurrence nationale pour l’établissement et l’exploitation de réseaux publics de télécommunications mobiles de troisième génération (3G).
Inscrit, selon l’autorité de régulation, dans le cadre de l’introduction du haut débit mobile en Algérie, cet appel d’offres est lancé en direction des opérateurs établis et exploitant un réseau de télécommunications mobiles en Algérie pour l’octroi de trois licences d’établissement et d’exploitation de réseaux publics de télécommunications mobiles de troisième génération (3G) et de fourniture de services au public.
En d’autres termes, cet appel est ouvert aux trois opérateurs mobiles nationaux, la société publique Algérie Télécom –Mobilis, et les deux opérateurs privés Wataniya Télécom Algérie (WTA-Nedjma) et Orascom Algérie Télécom (OTA-Djezzy).
Les opérateurs intéressés pourront retirer les dossiers d’appel à concurrence du 11 au 15 août 2013, selon ce qu’indique l’ARPT. Par la suite, un processus de qualification des candidatures, de présentation et évaluation des offres ainsi que l’adjudication aux soumissionnaires les mieuxoffrants, est lancé, conformément à la réglementation en vigueur (décret exécutif n° 01- 124 du 9 mai 2001).
Ainsi, la mise en service commerciale de la licence 3G sera effective à partir du 1er décembre prochain, comme l’indique un arrêté pris le 18 juillet 2013 par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, et publié au dernier Journal Officiel.
Ce qui, en fait, met un terme aux supputations, à la polémique qui ont marqué le débat national, durant les deux dernières années. Annoncé durant l’été 2011, le projet de développement de la 3G est resté pourtant incertain, son lancement ayant été à maintes fois reporté, voire victime des atermoiements de l’exécutif.
En effet, et Moussa Benhamadi n’a pas cessé de l’affirmer, le lancement de la 3G était tributaire du règlement du dossier de Djezzy dont l’Algérie a négocié l’acquisition à plus de 51% avec la compagnie russe Vimpelcom.
Or, dans la mesure où son sort restait incertain et qu’elle était en butte à certaines contraintes financières, OTA ne pouvait pas participer, de manière égale, avec les deux autres opérateurs mobiles à tout appel d’offres relatif à la 3G, nonobstant les aspects d’ordre technique. Mais en annonçant la concrétisation du projet, l’ARPT et par-delà le département ministériel de Moussa Benhamadi laissent entendre que la question de Djezzy ne pose plus problème.
Voire, les négociations algéro-russes auraient été conclues et le sort de Djezzy déjà scellé, sans toutefois que l’opinion publique en soit effectivement informée.
Ainsi, les trois opérateurs mobiles sont placés sur un pied d’égalité, censés être prêts du point de vue technique et logistique. Ce qui reste loin d’être évident, le P-dg de Mobilis, Saâd Damma, s’attendant à être fixé en termes d’obligations de couverture et modalités de déploiement de la 3G.
Et un déploiement qui ne pourra qu’être graduel, l’accès aux services innovants de la 3G, certainement d’un coût élevé, ne pouvant bénéficier qu’à certaines catégories socioéconomiques. Cela même si la commercialisation de plus en plus large des tablettes et smartphones permettra à terme de jouer sur les tarifs.
Pour autant, le gouvernement qui avait opté naguère pour les services de la 3G + (une norme, une technologie qui permet le haut débit, avec une vitesse de transmi—sion des informations élevée — 4Mbit/s, une qualité de navigation sur Internet d’une grande qualité, l’accès à la télévision en qualité HD…) semble avoir freiné ses ambitions à la 3G (une vitesse de transmission de 400kb/s et une qualité de navigation sur Internet ).
Une option certes justifiable mais qui démontre cependant un déficit avéré en termes d’adaptation aux évolutions technologiques en cours dans le monde et en particulier dans les pays où… la 4G est déjà lancée.
C. B.