Depuis que la téléphonie mobile est accessible aux Algériens grâce aux trois opérateurs (Mobilis, Djezzy, Nedjma), le marché ne cesse d’évoluer.
Les chiffres liés au développement du marché des télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) continuent d’enregistrer un boom auprès d’une population, qualifiée par des observateurs économiques comme une société consommatrice de services. En effet, en 2010, ce marché a engrangé un chiffre d’affaires de 290 milliards de dinars ( il était de 285 milliards de dinars en 2009), ce qui rend le secteur des télécoms en Algérie de plus en plus attrayant et convoité par les investisseurs en quête de nouveaux marchés.
Ce pactole est partagé entre Orascom Télécom Algérie (OTA, Djezzy), en première position, avec 136 milliards de dinars, Algérie Télécom Mobilis (ATM), en seconde position avec 48 milliards de dinars et Wataniya Télécom Algérie (WTA, Nedjma), avec 35 milliards de dinars.
Quant à la téléphonie fixe, un marché détenu exclusivement par l’opérateur public, Algérie télécom, son chiffre d’affaires pour la même période s’est établi à 52 milliards de dinars. A cela s’ajoute le chiffre de 17,5 milliards de dinars d’accès à Internet que se partagent Djaweb, filiale commerciale d’Algérie Télécom, avec 9 milliards de dinars et les autres fournisseurs avec 8,5 milliards de dinars.
Le registre des abonnés à la téléphonie mobile renseigne, lui aussi, sur l’évolution rapide de ce marché qui compte pour la même année 2010 plus de 32,5 millions d’abonnés, selon les données de l’Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (Arpt). Un marché qui risque bientôt d’arriver à saturation mais sans que cela puisse influer sur les tarifs des communications au demeurant élevées pour le citoyen algérien au fait des tarifs appliqués ailleurs.
Sans surprise, la téléphonie fixe, avec plus de 3 millions d’abonnés au début de 2011, est le parent pauvre de ce secteur. Une situation qui pénalise d’ailleurs un bon nombre de citoyens car incapables d’avoir une connexion Internet sans un téléphone fixe.
Un autre parent pauvre des Ntic en Algérie est sans conteste l’accès au réseau Internet, qui demeure inaccessible pour près de 90% de la population puisqu’au début de cette année il ne compte que 830 000 clients dont des milliers de cybercafés, soit un taux de pénétration d’environ 10% pour toute la population. Les Algériens, férus de Toile, bien que peu nombreux, déplorent le faible débit de la connexion et surtout l’absence de contenu national.
Ainsi, à travers ces chiffres, le Bureau de développement des télécommunications de l’UIT (Union internationale des télécommunications), dans son édition 2011 du rapport «Mesurer la société de l’Information» classe l’Algérie à la 103e place sur 152 pays avec un indice de développement des TIC de 2.84. En 2008, ce même indice était de 2.41.
Cependant, l’Algérie, bien qu’en retard certes dans ce domaine par rapport même à ses voisins, tente d’intégrer de plain-pied le village numérique à travers notamment plusieurs actions et programmes visant le développement des Ntic. L’une des ces actions, justement, est l’annonce récente du lancement, à l’orée de 2012, de la téléphonie 3e génération (3G) et ce, comme pour apporter un souffle nouveau au marché de la téléphonie mobile en phase de saturation.
M.T