La téléphonie de troisième génération (3G) n’est pas une nouvelle technologie dans la mesure où elle est déjà opérationnelle dans plusieurs pays.
« La 3G est une solution qui permet un accès et une utilisation plus rapides à l’internet sur le téléphone portable pour les diverses fonctionnalités », signale Lyès Grar, expert en technologies de l’information et de la communication. Cette technologie traduit l’évolution de l’invention du téléphone portable mariée à celle de l’internet.
Ainsi, la première génération (1G) est synonyme de la naissance du téléphone portable, suivie de la 2G à travers laquelle les gens ont pu effectuer des appels et envoyer des messages instantanés par téléphone ». La 3G permettra « l’utilisation très rapide du net pour le téléchargement qui s’effectuera, désormais, en quelques secondes ».
L’utilisation de l’internet dans la 2G a été limitée en raison du débit situé entre 200 à 300 k bits par seconde. « Pour la 3G, il est question d’avoir un débit à une vitesse 50 fois plus important que celui utilisé dans la 2G puisque le débit est de l’ordre de 4 Méga bits par seconde », relève l’expert.
Cela traduit l’évolution très rapide et la généralisation de l’utilisation de l’internet avec une meilleure qualité de service. « C’est ce haut débit et cette vitesse qui nous permettent de télécharger les images et les vidéos en quelques secondes sur le téléphone portable alors que dans la 2G cela prenait quelques minutes, voire des heures », explique-t-il.
La 3G offre ainsi la rapidité, le gain de temps et la meilleure qualité avec une accessibilité au contenu internet là où se trouve la personne connectée. Mais il faut préciser que l’évolution de cette technologie est intimement liée au développement de l’appareil portable lui-même puisque ce support est doté d’une grande capacité de stockage et de traitement des données. « Un téléphone connecté à la 3G est l’équivalent d’un PC et une connexion ADSL.
Le téléphone intelligent est doté d’applications qui fait qu’il devient plus puissant que le PC. En plus de stoker, il est aussi possible de faire des montages vidéos et autres », précise M. Grar. Autre perspective que fait entrevoir la 3G dans notre pays : le développement des activités comme le commerce électronique, le payement à distance, l’administration électronique. « Tout peut se faire à partir du téléphone portable », souligne-t-il.
Mais l’accessibilité à la 3G est tributaire de la couverture du réseau. Dans le monde, 30% de la population est connectée à la 3G car les gens ont déjà un accès à l’internet fixe. Ce pourcentage sera probablement largement dépassé en Algérie du fait des difficultés constatées dans l’acquisition d’une ligne téléphonique et d’une connexion ADSL. « Le taux des gens qui se connecteront à la 3G risque d’être très élevé », indique l’expert. Seul hic, le coût financier de la 3G peut se poser juste pour l’acquisition d’un téléphone intelligent dont les prix varient selon les options recherchées. Les opérateurs rassurent sur le prix de l’abonnement qui ne dépasserait pas, selon leurs estimations, 2.500 DA le mois. « On peut aussi introduire des tarifs différents avec un accès limité à une vitesse acceptable à 1.000 DA le mois », suggère M. Grar, qui souhaite que la 3G soit d’abord exploitée pour « des services utiles » visant à faciliter la vie quotidienne des citoyens.
Des démarches administratives par téléphone ?
« Il faut développer des services visant à informer le citoyen sur l’évolution de ses démarches administratives comme le traitement du passeport, l’extrait de naissance, le payement des factures et autres afin de lui éviter des déplacements inutiles et les files interminables. La 3G ne doit pas être un luxe qu’on exploite pour le divertissement et le téléchargement de films et de la musique, elle doit un outil indispensable dans la vie des citoyens », estime-t-il. L’introduction de la 3G en Algérie ne signifie pas la disparition définitive de la 2G « qui aura encore deux ou trois années à exister en attendant la généralisation de la 3G et surtout l’introduction de la 4G en Algérie car dans le monde, c’est la 5G qui est déjà en préparation », souligne M. Grar. « Les équipements utilisés dans la 3G sont différents de ceux de la 2G mais les deux technologies peuvent cohabiter ensemble un moment. En attendant, la plateforme de la 2G peut être utilisée par les opérateurs pour fournir quelques avantages aux abonnés », suggère-t-il. Concernant la possibilité d’accéder à des sites des réseaux sociaux comme Youtube, Skype et autres, M. Grar estime qu’« on ne peut pas naviguer à contre-sens de ce qui se fait ailleurs ». Selon lui, les opérateurs de téléphonie doivent être « des opérateurs de services » à travers « une association avec des partenaires, des fournisseurs de contenud, des marques commerciales, des bibliothèques et autres pour offrir aux abonnés divers services dont ils auront besoin ». « Outre la création d’entreprises et d’emplois, l’arrivée de la 3G va également mettre en place un écosystème dans lequel chaque opérateur est tenu de jouer son rôle pour rendre cette technologie utile et accessible ».
Nouria Bourihane