L’Arpt n’a toujours pas établi le bilan de la norme 3G, une année après le lancement de cette technologie et cela n’est pas normal, relèvent des experts participant à un forum sur la 3G organisé cette semaine par Ntic Magazine, une publication spécialisée dans les TIC.
Néanmoins, le taux de pénétration de cette technologie devrait osciller entre 7 et 8 %, correspondant à quatre millions d’abonnés, estime Roslane Bencharif, consultant international en nouvelles technologies, pour qui ce taux est parmi « les plus faibles» au monde. Ces « cachoteries » pratiquées par l’autorité de régulation, Ali Kahlane, président de la société Satlinker, les assimile à cette maladie de tout cacher qui n’est pas le propre de la seule Arpt. Il dira, plus loin, que le pays a mis dix ans pour lancer la 3G, que les TIC n’ont pas évolué et que, du coup, l’Algérie reste au bas des classements dans le domaine des nouvelles technologies. L’Arpt est la seule instance habilitée à effectuer une évaluation des différents indicateurs liés à la qualité de service des opérateurs de téléphonie de troisième génération (3G).
Elle compte rendre publics ses résultats sur la question au premier trimestre de l’année 2015. Par ailleurs, et dans un rapport que nous avons obtenu en exclusivité, il y a quelques jours, elle a révélé, pour la première fois, la contribution des TIC au PIB national. Les nouvelles technologies en Algérie ne comptent finalement que pour 2,9% seulement dans le PIB national, une faible proportion, la moyenne mondiale étant de 7%. Grar Younès, ancien conseiller au ministère de la Poste et des Nouvelles technologies, et consultant, explique que c’est aux gouvernements de mettre en place une stratégie qui permette de développer les TIC, notamment le contenu, en y associant les consommateurs. Grar cite en exemple certaines expériences dans le monde qui ont prouvé leur efficacité. Prenons le cas du Mexique, c’est, ajoute-t-il, un pays qui a mis à la disposition de chaque enseignant un microportable pour développer le contenu. L’opération a donné d’excellents résultats, témoigne-t-il. Il s’agit en fait de quelque chose d’analogue au fameux projet « Ousratic », mis au point au début des années 2000.
Mal abouti, il a tourné court au grand regret de ses promoteurs et les pouvoirs publics n’en parlent plus. Pour l’ancien conseiller au ministère de la Poste et des TIC, les sociétés américaines ou européennes, ou autres, ne se sont développées et fait une bonne réputation à l’échelle mondiale que grâce aux Etats et il n’y pas de doute là-dessus. Grar estime qu’il faut motiver les jeunes promoteurs à instaurer un contenu local, pour se différencier de ce que font les autres, car, dit-il, un contenu ne peut être que local, quel que soit le secteur auquel on s’intéresse.
La réalité est tout autre aujourd’hui, le « domaine DZ » n’a pas la cote pour diverses raisons. Roslane Bencharif ne partage pas le point de vue émis par Grar Younès, soulignant qu’il y a nécessité actuellement de bousculer nos habitudes, qu’il y a autre chose dans les TIC, beaucoup plus intéressante que de télécharger des films, ou écouter de la musique. Roslane relève que ce n’est pas forcément les gouvernements qu’il faut solliciter, mais que chacun parmi nous, y compris les opérateurs de la téléphonie mobile apporte sa pierre à l’édifice dans le but de donner de l’essor au contenu utile dans le pays. Le spécialiste explique que même la 3G ne fait sens que s’il y a contenu. Cela reviendrait à dire que ce ne sera pas judicieux de se projeter dans la 4G mobile, alors que le contenu est inexistant ou presque. La 4G mobile est prévue pour 2015. Réalisable ? Grar Younès en doute, affirmant que la confection des cahiers des charges n’a même pas commencé. L’expert n’exclut pas que la 4G soit entourée de la même polémique que la 3G.