Œuvrant à développer les nouvelles générations de réseau et passer directement à la 4G, l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis compte investir 2 milliards de dollars durant cinq ans, à charge cependant que le code des marchés publics soit moins contraignant.
L’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis va investir 2 milliards de dollars (142 milliards de dinars) sur cinq ans pour moderniser ses équipements. L’investissement se fera en fonds propres de l’opérateur qui va assumer à lui seul 87% du financement du plan (142 mds de dinars), le reste sera financé par crédits bancaires. «Notre objectif est d’atteindre 45% de parts de marché avec cet investissement», a déclaré le P-dg de Mobilis, Saâd Damma, cité par l’agence nationale de presse. En ce sens, Mobilis compte s’offrir les nouvelles générations de réseau (NGN) en vue de passer vers le mode IP (Internet protocol). Ceci permettra de mettre fin aux congestions du réseau et d’augmenter les capacités de transport, assure le P-dg de Mobilis. Egalement, l’opérateur compte renouveler ses 5 200 stations relais (BTS), réparties sur le territoire national, en misant sur des antennes compatibles avec différents types de technologies (G2, G3, G4 et Long Term evolution, LTE). «Cela permettra à Mobilis de passer à la G4 sans avoir à changer ou à investir dans la couverture réseau», souligne M. Damma. Outre le renouvellement des 5 200 BTS existantes, Mobilis va implanter de nouvelles stations relais, avec l’objectif d’atteindre 9 000 BTS dans cinq ans. Le plan de modernisation vise aussi à densifier le réseau en augmentant le volume d’appels véhiculés par l’opérateur et à améliorer la qualité du service conformément aux obligations de la licence d’exploitation, qui oblige Mobilis à couvrir tous les axes routiers et autoroutiers. A ce titre, Mobilis discute avec l’Agence nationale des autoroutes pour étendre sa couverture réseau sur la nouvelle autoroute Est-Ouest. Le quatrième axe du plan porte sur la préparation de Mobilis au lancement du haut débit mobile qui nécessite des investissements sur les BTS, le réseau de transport. «Le passage du mobile voix vers le data constitue pour Mobilis un tournant important. L’ambition pour nous est grande car nous voulons nous repositionner sur le marché par rapport à nos concurrents », promet ce responsable. L’objectif de Mobilis, qui détient actuellement 29% des parts de marché avec 11 millions d’abonnés, est possible à atteindre surtout si l’autorité de régulation intervient, comme il se fait de par le monde, pour équilibrer le marché et empêcher la domination de l’un des opérateurs, indique Saâd Damma. Voire, «plus l’opérateur public dispose des leviers de sa politique, plus cela générera des bénéfices pour le pays», observe le premier manager de Mobilis. En quête de développement, l’opérateur public a cependant besoin d’une flexibilité du code des marchés publics notamment pour certaines prestations et acquisitions qui ne sont pas très coûteuses, mais nécessaires au fonctionnement quotidien de son réseau, relève M. Damma. Selon lui, ce code des marchés publics est actuellement contraignant à Mobilis, qui acquiert chaque mois des solutions technologiques par voie d’appel d’offres, alors qu’une consultation sélective pour ces petits marchés ne dépassant pas au maximum 100 000 dollars suffit. Le contrôle de l’attribution de ce type de marchés doit se faire a posteriori, recommande M. Damma. «Il y a aussi l’aspect confidentialité qu’il faut préserver. Nous ne pouvons rendre publiques par des appels d’offres les solutions que mobilis est en train d’acquérir», dira-il, avant de relever que «l’application de ce code freine Mobilis par rapport à ses concurrents qui sont équipés directement par leurs groupes». Financièrement, l’opérateur public se porte bien, avec une hausse de son résultat net à plus de 6 milliards de dinars contre 2,9 milliards de dinars en 2010 et une augmentation de son chiffre d’affaire à 53 milliards de dinars en 2011 contre 47 milliards de dinars en 2010.
C. B.