Cela fonctionne bien à Tlemcen, Béjaïa, Alger et Constantine mais pas à Oran, et pourtant à voir les enveloppes financières et l’immobilisation humaine engagée pour faire fonctionner, ne serait-ce qu’un mois en continu, le téléphérique, puisque c’est de ce mode de transport qu’il s’agit, donnerait le tournis au contribuable oranais dont l’avis ne semble guère intéresser les pouvoirs publics.
Un bref historique de ce mode de transport remonte aux années 1980, lorsqu´il a été mis en marche pour la première fois et ce, à des fins touristiques et de transport urbain ralliant le centre-ville d´Oran au plateau de Bel-Horizon, via le mont du Murdjadjo, survolant les quartiers populaires de Derb et des Planteurs.
Une main criminelle a franchi un pas de plus dans les actes terroristes les plus ignobles et ce, en faisant exploser le câble, en plein ciel de Sidi El Houari.
Et depuis, plusieurs cabines sont restées plombées dans le ciel, tandis que d´autres sont prisonnières des principaux garages de Ben Daoud, ex-Magenta, en attente de redémarrage. Avec le retour de la sécurité, l´idée de donner une nouvelle dynamique au transport urbain a commencé à germer. Un premier fond de 24 milliards de centimes a été dégagé en 2007, 10 milliards sur un fond communal et le reste, sur le budget de la wilaya.
Une fois les travaux de réhabilitation achevés, la crise du logement dans les quartiers populaires des Planteurs, Sidi El Houari et Derb à donné lieu à des protestations populaires ayant dégénéré en actes de vandalisme et les télécabines du téléphérique ciblées puis saccagées. Résultat, quelques mois plus tard, 500 millions de centimes sont alors dégagés pour l’acquisition de nouvelles télécabines, en plus des travaux de réhabilitation entrepris.
Une fois relancé, le téléphérique connaîtra d’autres tracasseries et ne fonctionnera que quelques mois avec de multiples interruptions. On fait alors appel à une équipe de techniciens suisses pour une somme estimée à 500 millions de centimes, mais le téléphérique ne fonctionnera toujours pas.
En 2010, la gestion du téléphérique étant dévolue à l’entreprise des transports d’Oran, ETO, des délibérations au niveau de l’exécutif communal ont permis suite à un vote favorable à débloquer une enveloppe financière de l’ordre de 1,5 milliard de centimes pour dédommager les propriétaires détenteurs de terrains sur lesquels ont été implantés les stations du téléphérique.
Le dernier rapport en date émanant de l’entreprise ETO, fait état de la nonconformité du téléphérique avec les normes d’exploitation requises. Selon nos sources, la rénovation du téléphérique nécessiterait 11 millions de dinars et un avis d’appel d’offre serait donc en gestation. A rappeler que la masse salariale ainsi que les charges de ce mode de transport seraient de l’ordre de 340 millions de centimes annuellement.
La dernière décision émanant cette fois-ci du ministère du Transport et entrant dans le cadre de la modernisation de la ville d’Oran, consiste en un nouvel avis d’appel d’offre international prévu pour revoir totalement la réhabilitation du téléphériques d’Oran, ceci au profit bien sûr du contribuable oranais qui remercie au passage les efforts consentis pour son confort, lors de ses très fréquents déplacements en téléphérique.
Zitouni M