Teleghma (Mila) : production abondante d’ail et pôle futur du froid

Teleghma (Mila) : production abondante d’ail et pôle futur du froid

MILA – Le visiteur de la région de Teleghma au Sud de la wilaya de Mila est pratiquement « assailli » par l’odeur de l’ail dont les champs s’étendent à perte de vue et la vente est proposée le long des routes sous forme de gerbes que les automobilistes n’hésitent pas à acquérir notamment avec l’approche du ramadhan.

« Bienvenus dans la capitale de l’ail de l’Est » semble être le slogan qui interpelle ces jours-ci tout un chacun dans les champs comme à l’entrée du marché de gros quotidien de Teleghma.

Au marché de gros inauguré dernièrement par le wali de Mila, Abderahmane Madani Fouatih, construit  sur sept (7) hectares non loin de la cité Ouled Smaïl de Teleghma, plus de 8.000 quintaux d’ail sont chaque jour écoulés auprès de revendeurs venus de toutes les wilayas du pays, selon des estimations des services administratives et agricoles.

De l’avis des producteurs approchés par l’APS, ce chiffre serait en-deçà des quantités effectivement échangées sur cette place commerçante qui grouille de marchands dès les premières lueurs du jour jusqu’à 11h 00 de la matinée.

La surface réservée à la culture de l’ail atteint 520 hectares à Teleghma, affirme le chef de daïra Ahmed Triki qui souligne que l’ouverture récente du marché de gros a contribué à la valorisation de cette plante, condiment de cuisine à l’odeur et au goût forts dont la qualité est particulièrement appréciée dans la région.

Le rendement moyen par hectare est de 700 quintaux, estime ce responsable qui note l’évolution constante de la surface de culture de l’ail.

Une plante qui fait désormais la réputation de Teleghma au même titre que la pomme de terre et la carotte, note, de son côté, Nabil Dib, membre de l’Assemblée populaire de wilaya (APW).

Une superficie de 768 ha pour l’ail à Mila

La superficie des terres agricoles de culture de l’ail à Mila approche les 768 hectares et est répartie entre Teleghma, Mechira, Oued Seguène et Chelghoum Laïd. 213.000 quintaux ont été à ce jour récoltés sur 326 hectares, assure le directeur des services agricoles (DSA), Rabah Ferdas, qui souligne que la production d’ail totale prévue dans la wilaya, estimée à 455.000 quintaux, devra être dépassée.

Comparativement à la saison précédente, la surface de culture d’ail a accru de 80 hectares, note ce même cadre.

Selon des sources agricoles, le kilogramme d’ail est cédé actuellement entre 40 et 60 DA, un niveau jugé « correct » par les producteurs ayant investi dans cette activité.

Dans la région d’Ouled Braham distante de 8 km du centre de Teleghma, l’agriculteur Mohamed Djazi, 48 ans, exploite les 4 hectares des terres parentales et loue 50 autres hectares qu’il exploite pour la culture de l’ail, certes, mais aussi des céréales.

« Allah soit loué, tout ici est en abondance », répète sans cesse ce paysan qui se dit confiant dans l’avenir de l’agriculture dans la région de Teleghma malgré les coûts induits par le drainage, depuis djebel Meziout sur 3 km, de l’eau pour irriguer ses terres.

Pour cet agriculteur, le rendement par hectare de l’ail « rouge » qui est de meilleure qualité, a atteint entre 500 et 600 quintaux.

Des jeunes de Djelfa pour la récolte de l’ail 

La récolte et la collecte de l’ail attirent une main d’œuvre importante de la région et d’ailleurs dont des groupes de jeunes de Djelfa. Pour ces jeunes djelfaouis qui bravent le soleil et la fatigue, le discours sur l’apathie de la jeunesse et son penchant pour la paresse frise l’indécence.

Yahia, un de ces jeunes djelfaouis, confie gagner entre 3.000 et 4.000 DA par jour. Les nuits, il les passe sur les champs avec ses pairs. Le travail dure de 6h00 à 12h00 et est parfois repris à partir de 17h00. La gerbe d’ail est arrachée pour 17 DA et est attachée à 8 DA soit en tout 25 DA, souligne-t-il, assurant être satisfait de ce salaire en dépit de la canicule de ces derniers jours.

Le monde agricole à Teleghma attend avec impatience la mise en service du futur périmètre irrigué à partir du barrage de Beni-Haroun, lance avec enthousiasme Mohamed Djazi. Selon le directeur des services agricoles, une première partie de 1.100 hectares de ce périmètre prévu sur 4.447 hectares sera exploitée dès le mois de juillet prochain.

L’impact de cette opération sera positif en termes d’intensification et de diversification des activités agricoles, assure ce responsable.

Des chambres froides pour conforter le pôle agricole de Teleghma

L’avenir de l’agriculture dans cette région exige la mise en place d’un « pôle agricole du froid » qui aura la capacité d’assurer la conservation des produits agricoles, a indiqué le wali qui a promis, lors de l’inauguration du marché de gros de Teleghma, l’accompagnement constant des producteurs, des agriculteurs et des investisseurs de la région.

La fourniture de l’eau, la résolution des problèmes d’électricité et le dégagement d’espaces pour les chambres froides seront les clés pour transformer cette région en pôle agricole par excellence et valoriser ses potentialités immenses, s’accordent à dire les agriculteurs et les intervenants dans le monde agricole à Teleghma.

Ici, aussi, on s’accorde à dire que la passion pour le travail de la terre remonte à la nuit des temps.