Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a appelé au « dialogue immédiat » entre les belligérants au Yémen, lors d’une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, a rapporté hier l’agence officielle Irna.
A Washington, Ban Ki-moon a plaidé jeudi pour un cessez-le-feu immédiat au Yémen, théâtre de combats et de raids d’une agression arabe contre les Houthis que Téhéran est accusé de soutenir. Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution sommant les Houthis de se retirer des zones conquises et leur imposant des sanctions dont un embargo sur les armes.
Téhéran avait proposé un plan visant à pacifier le Yémen, qui prévoit une trêve suivie de négociations entre toutes les parties facilitées par des médiateurs extérieurs.
Et mercredi, Mohammad Javad Zarif avait dit que son pays était prêt à user de son influence afin d’y parvenir pour empêcher « Al-Qaïda de profiter de cette situation épouvantable pour progresser ». Mohammad Javad Zarif a parlé jeudi soir à Ban Ki-moon du plan iranien « en soulignant l’importance d’un dialogue immédiat entre les Yéménites » et répété que l’Iran était « prêt à aider à résoudre cette crise », selon l’agence Irna.
De son côté, « Ban Ki-moon a reconnu les efforts de la République islamique pour résoudre de manière pacifique la crise et mis l’accent sur la fourniture immédiate de médicaments et de nourriture à ceux affectés » par le conflit, a ajouté Irna.
Le Yémen est déchiré par des combats entre rebelles Houthis et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a fui le pays et trouvé refuge en Arabie saoudite face à l’avancée rebelle. Une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a lancé le 26 mars une agression aérienne pour contrer l’offensive Houthis.
Ryad et Washington accusent Téhéran de livrer des armes aux Houthis, ce que l’Iran dément, assurant ne paas avoir de présence militaire dans ce pays frontalier de l’Arabie saoudite.
Les Houthis n’ont « pas besoin » d’être entraînés et armés par l’Iran, a affirmé Hossein Salami, le commandant-adjoint des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien.
« Ils disent que nous avons entraîné les Houthis et nous lui avons fourni des armes et un soutien militaire, mais ce n’est pas vrai », a-t-il déclaré lors d’un entretien à la télévision satellitaire Al-Mayadeen basée à Beyrouth, repris hier par l’agence iranienne Tasnim.
Ces accusations ont pour but de présenter l’Iran « comme une source d’insécurité dans la région », a-t-il estimé.
La question de la sécurisation du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, entre la mer Rouge et le Golfe d’Aden, est « une excuse politique » car les Houthis et leurs alliés « ne seront jamais une menace pour le commerce et les navires dans ce détroit », a ajouté Hossein Salami.