Les Etats-Unis ne veulent pas faire sortir la question de la liste noire de son contexte «sécuritaire» car même si l’Administration Obama n’a toujours pas décidé de retirer l’Algérie de ladite liste, Washington veut faire du business en Algérie.
C’est en tout cas ce qu’on a pu comprendre des propos tenus hier par Nicole Y. Lamb-Hale, conseillère générale adjointe au département américain du Commerce qui conduit une délégation composée de 24 entreprises américaines haut de gamme spécialisées dans divers secteurs dont la défense, les technologies et l’eau.
Cette délégation a entamé sa visite en Algérie depuis hier et ce jusqu’au 20 de ce mois. Ainsi, chaque compagnie aura à entamer ses négociations individuellement à travers des entretiens avec des responsables du gouvernement algérien et des chefs d’entreprises locales pour d’éventuels accords.
Dans une conférence de presse qu’elle a tenue hier à Alger, Mme Lamb-Hale a insisté tout au long de son intervention sur l’importance des relations commerciales dans les relations algéro-américaines.
A ce propos, elle dira : «Les relations commerciales sont le pilier des relations bilatérales et la présence aujourd’hui des 24 compagnies s’inscrit dans le cadre de la diversification des échanges en dehors des hydrocarbures».
Pour sa première mission en Algérie comme responsable du Commerce au Département américain, Mme Lamb-Hale dira que la présence de cette délégation d’hommes d’affaires américains en Algérie est «un engagement pris par les USA pour investir en Algérie» rappelant l’installation d’un conseiller d’affaires commerciales permanent et ce, pour la première fois depuis 15 ans.
Interrogée sur l’inscription de l’Algérie sur une liste des pays à risque, elle a rappelé que depuis l’incident qui a touché une compagnie aérienne américaine «le président Obama qui est un homme sérieux a demandé à réviser les mesures sécuritaires aériennes».
Cette mesure, selon Mme Lamb-Hale n’est pas une «discrimination envers un pays ou un autre». Toutefois, selon cette responsable, cette visite «reflète l’engagement des USA à renforcer les relations avec l’Algérie».
S’agissant de la présence d’entreprises d’armement parmi la délégation des USA et où il est question de la recherche d’un accord d’achat d’armes, elle dira que les compagnies présentes en Algérie sont intéressées également par le renforcement commercial avec l’Algérie et les entreprises locales ajoutant qu’il y a des entreprises spécialisées dans les technologies comme l’eau et la défense.
Mais chaque entreprise aura à rencontrer des responsables du gouvernement et des chefs d’entreprise pour décider d’un accord ou pas.
Dans ce contexte, elle dira que le marché algérien est «très attractif et vivant pour les entreprises américaines». Elle ajoutera que ces entreprises ont 200 marchés et peuvent vendre leur marchandise mais ce qui est important c’est «l’élément de la transparence et la continuité quand il s’agit des lois et des règlements algériens».
Toutefois, les USA veulent avoir une nouvelle série «d’accord-cadre» pour la coopération commerciale et que le climat d’affaires soit attractif pour les Américains.
Les USA veulent «un accord-cadre»
Pour ce qui est de la LFC 2009, elle a déclaré que les USA respectent la souveraineté de l’Algérie pour établir des lois.
«C’est important, on connaît la LFC 2009, cela reflète la transparence». Toutefois, elle a tenu à préciser que les USA ne peuvent obliger une entreprise à investir en Algérie mais les hommes d’affaires américains sont intéressés par l’investissement en Algérie et veulent faire du business.
D’ailleurs, si jamais la réciprocité est appliquée par l’Algérie concernant le contrôle des Américains, Mme Lamb-Hale dira que le gouvernement américain ne peut parler d’une vente d’une entreprise fabriquant «le scanner de contrôle» pour l’Algérie. «Les USA intéressés par les affaires de scandales en Algérie»
Interrogée sur les affaires du scandale qui ont éclaté en Algérie, la responsable américaine dira : «Nous sommes certainement intéressés par le milieu d’affaires en Algérie et on souhaite que le gouvernement algérien règle ses affaires et que le climat des affaires s’améliore pour les entreprises américaines».
A une question relative aux relations algéro-françaises et ses effets sur les USA, elle a déclaré qu’elles n’ont aucun effet sur les relations entre l’Algérie et les USA ni l’intérêt de cette dernière en Algérie et que les relations commerciales sont très importantes pour les relations bilatérales.
Pour ce qui est du rôle des USA dans l’adhésion de l’Algérie à l’OMC , elle a expliqué qu’il y a quelques années les deux pays ont tenu des réunions sur un programme d’une loi de développement commercial espérant que l’Algérie tiendra compte de ces réunions.
A souligner que Mme Lamb-Hale rencontrera respectivement les ministres du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, des Finances et des Affaires étrangères.
Il faut savoir que les négociations qui seront entamées individuellement par les vice-présidents des 24 entreprises seront une base de données qui sera renforcée par une autre initiative qui sera organisée en mai par le conseil d’affaires algéro-américain.
Nacera Chenafi
