Le cycle de formation des formateurs en techniques de médiation, premier du genre, organisé du 14 au 23 décembre à Alger par l’Association nationale des médiateurs judiciaires algériens (ANMJA) en collaboration avec l’Union européenne (UE) a été clôturé lundi par la remise des diplômes aux bénéficiaires.
Placé sous l’égide du ministère de la Justice algérienne en coopération avec le programme « P3a » d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Association Algérie-UE, le premier cycle de formation des formateurs en médiation en Algérie a pris fin à Alger par la remise des attestations à prés de 30 bénéficiaires, lesquels seront désormais habilités à dispenser eux-mêmes l’enseignement qui leur a été destiné.
La mission de médiateur n’étant, pour l’heure, pratiquée en Algérie qu’au niveau des tribunaux, cela suppose que les nouveaux diplômés ne l’exerceront qu’au niveau de ces structures judiciaires même si la formation a concerné de plus larges domaines, a expliqué à la presse, à l’issue de la séance de clôture, le président de l’ANMJA, Ali Boukhelkhal.
Parce que la médiation n’est pas une profession mais une « mission », elle est par conséquent, ouverte à tous les profils universitaires en dehors du judicaire, d’où la présence parmi les diplômés des notaires, des psychologues, sociologues, médecins, huissiers de justice, commissaires aux comptes, ainsi que des commissaires priseurs.
Concrètement, les médiateurs interviendront en tant qu »’intermédiaires » entre les justiciables et les tribunaux dans « toutes les affaires relevant du civil, à l’exception du familial, du prud’hommal et de l’ordre public », ont expliqué les organisateurs.
La formation a été dispensée par l’experte en médiation, Evelyne Meissirel du Souzy, qui a fait savoir lors de la séance de clôture de cette formation, qui est validée par le ministère algérien de la Justice, l »’intérêt » pour l’Algérie de se doter de cet outil qui représente une « permanence » au niveau des tribunaux en vue de répondre plus efficacement aux « souffrances humaines ».
Défendant l’expérience de son pays d’origine, la Belgique, en matière de médiation, l’experte a plaidé pour que soient instituées des formations de longue durée dans ce domaine par des universités algériennes et pour la création de « ponts » entre les deux pays et la France, également en avance sur ce plan, a-t-elle fait savoir.
L’Universitaire et expert en jumelage international, Ali Bencheneb, a défendu, de son côté, l’idée d’une médiation « souple » et qui ne soit pas rigoureusement réglementée par la tutelle (ministère de la justice) tout en estimant « nécessaire » que celui-ci intervienne pour « cadrer » et « orienter » les domaines de compétences du médiateur.
A noter que les participants à cette formation avaient d’abord bénéficié, durant la période du 27 octobre au 11 novembre et du 16 au 21 novembre 2013 de deux courts cycles de formation sur les rudiments des techniques de médiation, avant d’être suivis de la formation pour formateurs.
La mission de médiateur judiciaire a été consacrée en Algérie par le Code de procédures civiles en 2008 et en vertu de laquelle, l’on compte prés de 3000 médiateurs judiciaires à travers les différents tribunaux à l’échelle nationale.