Tébessa: Quand les marches populaires se prolongent sur les terrasses de cafés

Tébessa: Quand les marches populaires se prolongent sur les terrasses de cafés

Ecrit par Ali Chabana

Un débat en continu des manifestants, commentant l’actualité, d’une Algérie debout. L’information circule et les réactions avec. Les marcheurs racontent leur participation au mouvement populaire, des jeunes de moins de vingt ans éblouis par l’ampleur de la foule compacte d’un vendredi comme les autres, où, pour une première, des familles avec femmes et enfants prennent part à des manifestations d’une telle envergure.

Conscients et responsables, des milliers de citoyens veulent prouver leur adhésion au processus démocratique, leur engagement et en même temps pour se démarquer de la rumeur alarmiste. Dès le déclenchement de l’action et après un moment d’hésitation au départ, les gens de toutes catégories socioprofessionnelles se sont mis au service d’un rêve, d’un projet de société, certes encore balbutiant, mais une idée généreuse, portée par des millions de bras, dans une rue en mouvement, prenant la forme d’une gigantesque tribune à l’échelle d’un pays, appelant au changement, à la sortie d’une impasse, contre l’immobilisme sclérosant. Dans les cafés, sur les places publiques, les citoyens s’offrent un moment de réflexion, d’analyse, d’une lucidité de la gravité de la situation, d’une Algérie à la croisée des chemins.

L’Algérie n’est pas n’importe quel autre pays, l’Algérie est la richesse de sa population fait envier le monde entier. A l’unisson, la sève vitale de la nation, sa jeunesse, veut prouver sa maturité et met en garde ceux qui osent la manipuler ou la récupérer. Depuis quelques semaines les contestataires d’un ordre établi, bien au fait de l’importance de la phase cruciale que traverse le pays, que l’histoire retiendra, la rue, au sens noble du terme, met tous devant leurs responsabilités. Le dialogue et la concertation ne deviennent utiles que lorsque tous les acteurs de la scène politique algérienne soient d’accord pour une sortie de crise honorable et bénéfique, une rupture avec des pratiques jusque-là préjudiciables à l’ensemble de la collectivité nationale, un passage sans dommages.

Le pays doit sortir de l’inaction. Il recèle beaucoup d’atouts pour devenir un modèle de transition démocratique pacifique, vers un mode de gouvernance exemplaire. Des universitaires et cadres le pensent et l’approuvent. Plus que cela, les acteurs de ce mouvement populaire affirment ne pas être des agitateurs à la mauvaise réputation de casseurs. Un nouveau choix de société s’impose de lui-même, l’histoire ne fait pas de la marche arrière, le monde avance et nous avec. Voilà en quelque sorte les premiers sentiments et impressions retenus, en discussion avec certains participants aux marches citoyennes, qui, pour une fois, viennent nous rappeler nos devoirs pour une Algérie pérenne.