Ali Chabana
L’Aïd El Adha plante son décor habituel, les revendeurs occasionnels refont leur apparition sur la place publique, charbonniers, rémouleurs ambulants, vendeurs de bottes de foin et de quincaillerie. Sur les étals de légumes et fruits, les gens font leurs provisions, tant que la mercuriale est clémente, après la fête, ces produits frais se feront rares et peut-être plus chers. Au niveau des marchés à bestiaux, le mouton peut attendre un acquéreur, plus d’offre que de demande, cela s’explique, selon des maquignons au fait de la tendance observée sur les sites de vente, par la hausse des prix, mais aussi par la réaction des clients qui espèrent un fléchissement des prix de dernière minute. Et puis, la tension monte, perceptible par exemple aux stations d’essence; la file d’attente des automobilistes s’étend sur plusieurs centaines de mètres et dire que la wilaya de Tébessa dispose d’une soixantaine de stations. Des véhicules immatriculés dans d’autres wilayas, de retour de Tunisie, poireautent, attendant leur tour, un problème d’approvisionnement des cuves, dit-on. Même nos voisins tunisiens espèrent faire le plein d’essence ou gasoil, avant de rentrer au bercail, après avoir rempli les coffres arrière de leurs voitures de produits alimentaires et autres ustensiles et articles vestimentaires.
Pendant ce temps-là, l’on parle déjà de perturbations dans l’alimentation en eau potable, la veille de l’Aïd ! Les réflexes de la pénurie ont donc la peau dure, il vaut mieux emmagasiner comme en temps de crise. Enfin, le ramassage des ordures ménagères lui aussi pourra attendre, celui des déchets de l’abattage du mouton, Tébessa aura le temps largement nécessaire pour méditer sur les odeurs pestilentielles d’un milieu environnemental, le dernier souci de tous.
