En cette veille de commémorations emblématiques de l’Algérie, marquant le double anniversaire de l’Indépendance et de la Fête de la Jeunesse, la République s’est parée des couleurs de la clémence.
Le Président Abdelmadjid Tebboune a apposé sa signature ce vendredi sur deux décrets présidentiels qui, d’un trait de plume, offriront un nouveau départ à pas moins de 6 797 détenus concernés.
Le premier acte présidentiel, colonne vertébrale de cette mesure d’envergure, concerne la libération de 6 500 détenus. Un chiffre colossal qui témoigne d’une volonté manifeste d’offrir une seconde chance à ceux dont le parcours pénal le permet.
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Le second décret, plus ciblé mais non moins significatif, est un hommage à la persévérance. Il s’adresse aux détenus qui, derrière les murs de leurs cellules, ont su transformer leur temps en opportunité. 297 d’entre eux, couronnés de succès au Brevet d’Enseignement Moyen (BEM) pour la saison 2024-2025, verront les portes de la prison s’ouvrir.
L’attente est désormais tournée vers les résultats du baccalauréat, qui pourraient étendre cette mesure aux bacheliers incarcérés, dans une reconnaissance du rôle de l’éducation comme levier de réhabilitation.
Grâce présidentielle : Les crimes graves restent exclus
Cependant, cette onde de grâce n’est pas sans limites. Le communiqué présidentiel, d’une clarté inflexible, a dressé une liste exhaustive des crimes qui, par leur nature ou leur gravité, excluent leurs auteurs de tout pardon. C’est la ligne rouge tracée par la raison d’État et la nécessité de protéger la société.
Sont ainsi formellement exclus de cette mesure les individus condamnés définitivement pour des crimes contre la sûreté de l’État et l’ordre public, des actes de terrorisme, massacres et homicides volontaires. La violence extrême, qu’elle entraîne la mort sans intention ou une infirmité permanente, ainsi que les agressions contre les ascendants ou les mineurs, demeurent impardonnables.
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Les crimes liés aux atteintes sexuelles (viol, atteinte à la pudeur, enlèvement), au trafic d’êtres humains et d’organes, et les incendies volontaires de biens publics ou privés sont également hors de portée de cette clémence.
La protection des institutions et de leurs agents est aussi une priorité, excluant les agressions contre les fonctionnaires et le personnel de santé.
Les détournements de biens publics, la corruption, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale, la contrefaçon de monnaie et les crimes liés à la spéculation illicite et la contrebande sont clairement désignés comme des entraves au développement national, et donc exclus.
De même, les crimes organisés (gangs de quartier, associations de malfaiteurs), les vols qualifiés avec violence, le trafic de migrants et de stupéfiants, ainsi que la diffamation et la promotion de discours haineux ou de fausses nouvelles attentatoires à la sécurité, ferment la porte à toute rémission.