À la suite du tragique accident de bus survenu à El Harrach, révélateur de dysfonctionnements profonds dans le secteur des transports, la Présidence de la République a pris des mesures fortes. Le Président Abdelmadjid Tebboune a convoqué une réunion de haut niveau pour aborder en urgence cette problématique devenue nationale.
La rencontre, qui s’est ouverte par un hommage solennel aux victimes, a débouché sur l’annonce d’une série de décisions structurantes. Objectif affiché : réformer en profondeur le secteur des transports et enrayer le fléau du « terrorisme routier« , terme désormais utilisé par les autorités pour désigner la recrudescence dramatique des accidents sur les routes algériennes.
Tebboune a pris la décision : l’Algérie va importer 10 000 bus de transport public
La première mesure annoncée est l’importation massive d’une nouvelle flotte de véhicules. « Il a été décidé l’importation immédiate de 10 000 nouveaux bus de transport de voyageurs pour remplacer les anciens, sous la supervision du ministère de l’Industrie », indique le communiqué officiel de la Présidence de la République . Cette décision vise à moderniser la flotte de transport public et à améliorer la sécurité des passagers.
#صور #قرارات كبيرة وتاريخية في قطاع النقل، خلال اجتماع عمل ترأسه اليوم السيد رئيس الجمهورية pic.twitter.com/EgQEjs8M1G
— Radio Algeria international إذاعة الجزائر الدولية (@radioalginter) August 26, 2025
Parallèlement, « l’importation immédiate et massive de divers types de pneus pour véhicules » a également été décidée pour faire face à la pénurie et garantir un meilleur entretien des véhicules.
Le gouvernement algérien s’apprête également à réviser en profondeur le cadre législatif. Le communiqué souligne la nécessité de « promulguer une nouvelle législation concernant la régulation de la circulation routière, notamment les modalités de délivrance des permis de conduire« , précisant que cette proposition sera présentée lors du prochain Conseil des ministres.
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Une autre mesure clé est l’extension de la responsabilité en cas d’accident. « La responsabilité des accidents sera élargie aux parties chargées des routes et de leur entretien, aux auto-écoles, aux centres de contrôle technique des véhicules et à toute autre partie dont la responsabilité est établie dans l’accident », révèle le communiqué.
Cette disposition marque un tournant, car elle vise à ne plus faire porter la seule responsabilité sur le conducteur. En outre, il est prévu de « transférer la responsabilité civile aux auteurs d’accidents de la route, de soumettre les conducteurs à des contrôles périodiques et d’intensifier les centres de dépistage pour détecter une éventuelle consommation de drogues et de substances psychotropes ».
Contrôles intensifiés sur les routes par la Gendarmerie et la Police
Pour mettre fin au « terrorisme routier », les autorités misent sur un renforcement du contrôle sur le terrain. Les services de sécurité sont directement impliqués dans cette nouvelle stratégie. Le communiqué précise que le Président a demandé de « charger les services de la Gendarmerie et de la Sûreté Nationales de renforcer les contrôles sur l’ensemble du territoire national afin de faire appliquer strictement le code de la route« .
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Cette série de mesures, qui inclut l’achat de nouveaux véhicules, la révision de la loi, la responsabilisation de multiples acteurs et le renforcement des contrôles, témoigne de la volonté des plus hautes autorités algériennes de s’attaquer de front à un fléau qui endeuille régulièrement les familles algériennes.