Tebboune dénonce une « obsession » française

Tebboune dénonce une « obsession » française
Algérie – France

Ce samedi, au Palais d’El Mouradia, à l’occasion de la visite du président libanais Joseph Aoun, Abdelmadjid Tebboune s’est entretenu avec une délégation de journalistes libanais. Au fil de la discussion, le chef de l’État algérien a abordé plusieurs sujets géopolitiques majeurs, dont un en particulier continue de peser dans les rapports internationaux, celui des relations entre Alger et Paris.

Tebboune a mis en lumière les obstacles persistants qui freinent un rapprochement franc et apaisé avec la France. Pour lui, ce ne sont ni les peuples, ni les chefs d’État qui s’opposent, mais une minorité politique agissante de l’autre côté de la Méditerranée.

Tebboune : « Je n’ai pas de problème avec Macron »

Tebboune ne se cache pas derrière les formules diplomatiques habituelles. Il reconnaît lui-même que les relations entre les deux pays traversent une phase difficile, notamment en raison des tensions mémorielles.

« Je n’ai pas de problème personnel avec le président Emmanuel Macron », a-t-il déclaré, avant de pointer une cause plus profonde : « Une minorité extrémiste en France a fait de l’Algérie son obsession. »

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Ces propos interviennent alors que les deux États peinent à dépasser les divergences liées à la colonisation, à l’immigration ou à certaines déclarations jugées blessantes de responsables français. Tebboune l’affirme avec fermeté : « Nous avons une mémoire que nous ne renierons jamais. »

Un partenaire énergétique fiable pour l’Europe… malgré les tensions

En parallèle, Tebboune a tenu à rappeler que l’Algérie demeurait un acteur stable et stratégique, notamment sur le plan énergétique. Il a réitéré la fiabilité du pays comme fournisseur pour l’Europe et s’est félicité des relations bilatérales solides avec plusieurs États du continent, en particulier l’Italie, qu’il a récemment visitée.

Ces partenariats économiques ne semblent pas affectés par les tensions avec Paris. C’est une forme d’indépendance diplomatique que Tebboune revendique avec constance, coopérer sans se soumettre.

L’Algérie, pilier de la reconstruction au Liban

Autre volet abordé par le président algérien, le soutien au Liban. Tebboune a rappelé l’engagement d’Alger dans la reconstruction du pays du Cèdre, notamment après la panne d’électricité survenue l’été dernier.

Il a affirmé que l’Algérie « serait le principal soutien du Liban en matière de reconstruction », précisant que le plan d’aide atteindrait 200 millions de dollars. Un comité d’ingénieurs a été mis en place pour suivre la mise en œuvre de ces projets.

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Dans un contexte où la communauté internationale semble parfois absente ou attentiste, l’Algérie affiche une volonté claire de renforcer ses liens avec le Liban sur des bases concrètes.

Entre mémoire historique et tensions diplomatiques, Abdelmadjid Tebboune adopte une ligne sans ambiguïté : le passé ne sera pas effacé, et les relations avec la France ne peuvent se construire que sur un respect réciproque.