Tebboune à propos de l’exportation de dattes: “Acceptables mais insuffisants”

Tebboune à propos de l’exportation de dattes: “Acceptables mais insuffisants”

Avec 19 millions de palmiers sur une superficie de 167 000 hectares, «nous n’arriverons jamais à progresser en termes d’exportation».

Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, et ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a préconisé hier l’augmentation de la superficie des palmeraies et le nombre de palmiers pour parvenir à augmenter substantiellement le volume des exportations des dattes, qui demeure insuffisant.

«Avec 19 millions de palmiers sur une superficie de 167 000 hectares, nous n’arriverons jamais à progresser en termes d’exportation des dattes qui stagne, actuellement, autour de 3% seulement du volume global de la production estimée à 1 million de tonnes annuellement», a-t-il souligné lors d’une rencontre avec les professionnels de cette filière organisée à Alger. Par ailleurs, le ministre a exhorté les exportateurs de dattes à conquérir davantage de marchés à l’extérieur notamment en Afrique et en Chine.

En 2016, les exportations de ce fruit avaient atteint une quantité de l’ordre de 31.000 tonnes pour un montant de 37,5 millions de dollars, en hausse de 8% par rapport à 2015, a-t-il indiqué. Ces chiffres sont «acceptables, mais insuffisants», a observé Tebboune, en recommandant d’augmenter les surfaces agricoles dédiées à cette filière dans les wilayas productives (Biskra, El Oued, Ouargla, Adrar, Béchar et Tindouf) ainsi que le nombre de palmiers pour atteindre les objectifs tracés en termes d’exportations à court et moyen terme.

Le ministre a, toutefois, insisté sur la nécessité de répondre à la demande locale en dattes avec des prix adaptés au pouvoir d’achat des consommateurs. Il a également encouragé les opérateurs de cette filière alimentaire» à recourir au troc comme moyen de renforcer les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays africains». Il est absolument nécessaire pour les exportateurs de la datte et tous ceux qui désirent se lancer dans ce créneau d’être offensifs et de changer leur manière de travailler», a-t-il insisté. Au regard des potentialités dont elle dispose, pourtant, dans cette filière, l’Algérie devrait occuper les premiers rangs en Afrique et dans le Monde arabe, lui permettant d’assurer une entrée supplémentaire en devises fortes, a fait valoir le ministre qui a assuré que l’Etat ne ménagerait aucun effort pour accompagner les opérateurs qui veulent se lancer dans l’exportation de la datte ou tout autre produit agricole.

En matière de dattes, l’Algérie est classée 9ème pays exportateur mondialement, et 4ème en termes de production après l’Egypte, l’Iran et l’Arabie saoudite. Dans ce sillage, Tebboune a réaffirmé l’appui de l’Etat, à travers le Fonds spécial pour la promotion des exportations (Fspe), pour couvrir certains frais engagés par les exportateurs. Ce fonds octroie des aides pour le remboursement partiel des frais de transport international ainsi que la prise en charge d`une partie des dépenses engagées dans le cadre de la participation des entreprises algériennes exportatrices dans les manifestations économiques (foires, salons…) organisées à l`étranger.

Intervenant lors de cette rencontre avec le ministre, les exportateurs de dattes ont évoqué les différentes contraintes liées à cette filière dans son volet export, en citant notamment les difficultés administratives et les blocages au niveau des banques.

Par ailleurs, cette rencontre a été couronnée par la signature d’une convention entre l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) et la Chambre de commerce et de l’industrie d’Alger (CCI Mezghenna) portant sur le renforcement de leur coopération pour accompagner les exportateurs algériens. Le document a été paraphé par le directeur général d’Algex, Rafik Chiti, et le président de la CCI Mezghenna, Salah Dadi Ouammer.