Les prolongations de la dernière tripartite ont eu lieu jeudi dernier au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale où deux importantes décisions ont été prises : une mesure exceptionnelle prochaine pour revaloriser les allocations et pensions de retraite et l’abrogation de l’article 87 bis.
«Le temps est venu de réviser cette loi (87, bis, ndlr)», «une mesure exceptionnelle sera prise au profit des retraités.» Cette annonce du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, faite lors de son intervention à la cérémonie d’installation des groupes de travail chargés de la mise en œuvre des décisions de la 14e tripartite, a suscité une réaction particulière chez les cadres syndicaux de l’UGTA présents à la réunion. L’enjeu était de taille, d’autant qu’il a été reproché à la Centrale syndicale au lendemain de la dernière tripartite de n’avoir rien «ramené» pour le monde du travail.
Or, jeudi dernier, la situation a basculé en faveur de l’UGTA. D’ailleurs, son secrétaire général n’a pas caché sa grande satisfaction des annonces «claires, nettes et sans ambiguïté» faites par le ministre du Travail, Tayeb Louh. Et les quelques mots prononcés par Sidi Saïd à la fin des travaux laissent penser que «des manœuvres tant internes qu’externes à la Centrale syndicale ont été entamées au lendemain de la dernière tripartite».
«Aujourd’hui, les ambiguïtés sont totalement levées. Plus de place aux manipulations et aux fausses interprétations», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que les «masques sont désormais tombés ». En effet, le ministre du Travail a annoncé qu’une «mesure exceptionnelle sera prochainement prise pour revaloriser les allocations et les pensions de retraite» qui «sera prise en charge par le budget de l’Etat» pour l’amélioration du pouvoir d’achat de cette catégorie. Le ministre n’a pas fourni de détails sur la nature de cette mesure ni la date de sa promulgation. Mais à en croire des sources, l’annonce sera faite par décision présidentielle, probablement avant la fin du mois en cours. Pour rappel, les retraités, par la voix du bureau fédéral de la FNTR, ont rendu publique, mercredi dernier, une déclaration dans laquelle ils apportent un démenti aux arguments avancés par les pouvoirs publics au sujet de la situation financière que traverse aujourd’hui la Caisse nationale des retraites (CNR). Concernant l’article 87 bis, le ministre a déclaré que «le temps est venu de réviser cette loi».
Selon Tayeb Louh, «la situation qu’a vécue l’Algérie durant les années 1990 est totalement différente de celle d’aujourd’hui». «Le principe de la révision du 87 bis est aujourd’hui admis et cette révision induira incontestablement une révision de la grille des salaires des fonctionnaires», ajoutera-t-il «Si on ne révise pas le 87 bis, on fera face à la problématique de l’entassement des salaires. Aujourd’hui, son maintien en l’état est désormais impossible», a martelé Tayeb Louh, qui a réitéré la «suppression du 87 bis», à la grande satisfaction des représentants des travailleurs. L’autre point évoqué lors de cette rencontre est relatif à l’évaluation du pacte national économique et social et à l’élaboration de recommandations pour son enrichissement et sa reconduction. Pour ce dernier point, il est important de noter que l’autre partenaire, en l’occurrence le patronat, a vu ses rangs renforcés par l’arrivée d’un autre poids lourd du secteur privé, le Forum des chefs d’entreprises (FCE). Lors de son intervention, le ministre du Travail a indiqué que les «partenaires économiques et sociaux, et dans un esprit de concertation et de complémentarité, ont adhéré pleinement à la proposition du gouvernement et demandé une plus grande promotion de l’esprit et de la démarche du pacte à travers leur consultation par les pouvoirs publics pour toute initiative ou mesure en relation avec l’entreprise et son environnement ».
A. B.