Sortie n Intervenant lors d’un point de presse en marge de sa visite de travail effectuée, hier, à Koléa (Tipasa), le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh a mis en garde contre toute intrusion dans les décisions de la justice hors la salle d’audience.
«Personne n’a le droit de devenir (juge( dans une affaire qu’il ne connaît pas dans les détails pour faire pression que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur. Les commentaires ou jugements capables de minimiser les décisions et jugements judiciaires ne seront pas tolérés par la loi.
La loi sévira. Et toute critique de décision judiciaire ou recours ne se fait que dans une salle d’audience», a-t-il tenu à clarifier. Dans son intervention, le ministre a axé sur les réformes qui se concrétisent de jour en jour dans le secteur de la justice, y compris la mo- dernisation, «le récent Conseil des ministres a approuvé plusieurs décisions, dont l’ordonnance amendant le code de procédure pénal en plus de la loi de finances complémentaire», a-t-il souligné. Ces récentes réformes visent, selon lui, à améliorer la performance de la justice pénale. Elles viennent également appuyer la protection des libertés et soutenir le droit de la défense, «c’est pour la première fois dans la justice algérienne que le code des procédures pénales consacre le droit au suspect de contacter un avocat qui peut discuter avec lui et seul durant 30 mn», a-t-il encore expliqué. D’autre part, de l’avis de cet ex-juge «je n’ai jamais été convaincu par la détention provisoire». Une autre décision concernera, selon Louh, la réforme du tribunal criminel. Ainsi, un groupe de travail composé de spécialistes sera chargé de cela. Concernant la modernisation du secteur toujours en cours, plus de 5 000 certificats de casiers judiciaires (n°2 et 3) ont été retirés par le registre du commerce grâce à la base de données, selon Tayeb Louh. Elle permettra, selon lui, de lutter contre la bureaucratie «nous sommes en cours de relier la base de données avec la Gendarmerie nationale après avoir terminé avec la Sûreté nationale» a-t-il informé. Sur ce sillage, il a rappelé que le certificat de nationalité et le casier judiciaire pourront désormais être retirés par internet via une signature électronique. D’autre part, le ministre a donné des précisions sur la refonte de la formation des magistrats. Cette formation doit se faire, selon les normes internationales et devrait désormais avoir un caractère professionnel, avec un investissement dans la ressource humaine. Le nouveau système (programmes et conditions d’accès) sera donc appliqué à partir de la prochaine rentrée universitaire 2016-2017 après l’ouverture officielle en juin 2016 de l’Ecole supérieure de magistrature en cours de réalisation à Koléa. Le ministre de la Justice a inspecté, au cours de sa visite, les travaux de réalisation de l’Ecole supérieure de la magistrature d’une capacité de 1 000 places pédagogiques. Il a aussi inauguré l’Ecole nationale du personnel de l’administration pénitentiaire.
Souad Labri