La carte Chifa est une première en Afrique
Les citoyens se disent extrêmement satisfaits par l’extension de l’utilisation de la carte Chifa.
Tayeb Louh a de quoi être fier. L’opération de généralisation du système tiers payant à tous les assurés actifs (occupant un emploi) est une réussite totale. Ce qui paraissait inimaginable il y a quelques années, est devenu réalité. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a, le moins que l’on puisse dire, réussi un coup de maître. Son pari d’informatiser le secteur de la sécurité sociale a été tenu.
Le mérite est d’autant plus grand qu’on sait que le remboursement par carte magnétique, la carte Chifa, est une première en Afrique. Il a réussi à le faire dans un pays où l’informatique peine encore à se généraliser, surtout en ce qui concerne le service public et où le paiement par carte est loin d’être une réalité quotidienne. Il y a donc de quoi se réjouir. Cette réussite n’est pas fortuite puisque le ministre s’en est donné les moyens mais surtout le temps pour atteindre ses objectifs.

Le temps, donnée importante pour ce succès, a été admirablement bien géré par Louh. Sachant pertinemment que le temps est la clé du succès, il ne s’est pas du tout précipité pour finaliser l’opération de modernisation.
L’informatisation du système de remboursement s’est donc faite par étapes. Le système tiers payant a de ce fait touché, lors de son instauration en 2008, uniquement les malades chroniques et les retraités. Ce sont ces catégories de la population qui étaient prioritaires. Ils ont dès lors, pu obtenir leurs médicaments sans avancer le moindre sou grâce à une petite carte verte qui est la carte Chifa. Cependant, l’objectif du ministre était plus ambitieux. Il voulait que chaque assuré social ait sa carte.
Donc, après avoir réglé le problème des malades chroniques et des retraités, le ministre s’est tourné vers les assurés actifs. Il a commencé à leur fournir leurs cartes dès le 1er août dernier. Et ils ont enfin pu les utiliser. Mais ne voulant pas se contenter de cela, et conscient des difficultés de la population à accéder au médicament, Tayeb Louh a fait d’une pierre deux coups. Cette généralisation a été accompagnée par une délocalisation des officines. Les bénéficiaires du système tiers payant peuvent utiliser leur carte dans n’importe quelle pharmacie de leur wilaya de rattachement.
Auparavant, seules celles situées dans l’aire géographique des centres locaux de la Cnas leur étaient ouvertes. Mais que pensent réellement les assurés de ces nouvelles dispositions?
Pour nous renseigner, nous avons effectué un tour au centre de paiement Cnas de Birkhadem. C’est là qu’on active les cartes et qu’on opère les mises à jour. «On ne peut qu’être content par cette généralisation qui est là pour nous faciliter la vie», rapporte, tout content, Omar, fonctionnaire. «Il est vrai qu’au début je n’avais rien compris en ce qui concerne cette opération, j’avais même un doute sur l’efficacité de cette carte. Mais, dans ce centre, les employés m’ont très bien expliqué de quoi il s’agissait», rapporte-t-il. «Je suis donc très heureux d’avoir la possibilité d’obtenir des médicaments sans avancer d’argent», ajoute-t-il. Pour le correspondant social de l’entreprise Cosider à Birkhadem, rencontré sur place, «l’opération se passe dans de très bonnes conditions. Les employés de l’entreprise sont très satisfaits. Ils adhèrent complètement à l’opération», a-t-il souligné.
De son côté, Saïd, employé, est émerveillé par l’aménagement d’espace dédié aux utilisateurs de la carte Chifa. Sadji, le chef de centre, quant à lui, affirme que l’opération se déroule dans de bonnes conditions et que les assurés ont bien accueilli cette nouveauté. Il dit ne pas vouloir influencer notre jugement. «Faites un tour et constatez de vous-même.» On a même chronométré l’opération d’activation et d’insertion des données. Elle est d’une minute. Le nombre d’assurés sociaux affiliés à la Cnas est de 8 millions environ. 6 millions d’entre eux bénéficient de la carte.