« Les boycotteurs seront interdits de campagne »
À la veille de la campagne électorale, l’étau se resserre davantage sur l’opposition. Le boycott actif ne sera pas toléré par les pouvoirs publics. La campagne pour le boycott de l’élection présidentielle ne sera pas autorisée, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz.
«Toutes les salles, espaces et tribunes publics ainsi que d’autres moyens de communication seront destinés exclusivement aux candidats participant au scrutin pour la présidentielle parmi les prétendants, dont la candidature sera validée par le Conseil constitutionnel», a affirmé Tayeb Belaïz en marge d’une séance plénière du Conseil de la Nation consacrée aux débats sur le texte de loi relatif aux titres et documents de voyage.
Ceci dit, plusieurs partis à l’image du RCD et du MSP s’apprêtent à mener une campagne pour le boycott actif de l’élection présidentielle du 17 avril. Ainsi, si on se fie aux déclaration de Tayeb Belaïz, «ces partis seront empêchés de concrétiser leurs activités politiques en faveur du boycott». toutefois, à l’instar de leurs collègues de la chambre basse, la majorité des membres de la chambre haute n’ont pas manqué de mettre en exergue leurs revendications relatives au passeport diplomatique. En réponse à cette préoccupation majeure de plusieurs membres du Conseil de la Nation d’avoir droit au passeport diplomatique, M. Belaïz a soulevé que ce sujet relevait exclusivement du pouvoir exécutif et n’était pas inclus dans le cadre des lois.
Le passeport diplomatique est institué par décret présidentiel, a-t-il réitéré en rassurant les parlementaires que le chef de l’Etat n’a jamais refusé ce genre de sollicitations. Le registre national d’état civil sera opérationnel à partir du 15 février, a-t-il également annoncé. Ce passeport rouge garantissant l’immunité, est octroyé actuellement seulement aux secrétaires généraux des ministères et les parents des anciens présidents, leurs enfants, leurs épouses, leurs frères et soeurs, les anciens Premiers ministres, les ministres d’Etat, les cadres jouissant du titre de ministre, le directeur de cabinet du président de la République, le secrétaire général du gouvernement, son homologue de la présidence, les conseillers du président retraités et ceux qui ont occupé ce poste pendant sept ans. Le chef d’état-major de l’armée, le chef du renseignement et de la sécurité et les officiers supérieurs de l’armée, peuvent également bénéficier de ce genre de document. Le ministre a rappelé que le Conseil constitutionnel a annulé la disposition contenue dans la loi organique portant relations fonctionnelles entre les deux chambres du Parlement et le gouvernement, permettant au département de l’intérieur de délivrer le passeport diplomatique. Par ailleurs, le ministre a évoqué d’autres projets de décrets en cours de préparation en rapport avec l’état civil, afin de faciliter au citoyen les procédures administratives et d’alléger le nombre de documents à extraire, citant comme exemple, à ce propos, le prolongement de la validité de l’acte de naissance jusqu’à dix ans.