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Après un samedi consacré à faire les réserves de denrées alimentaires dans les magasins et les marchés, les populations ont observé à la lettre l’appel à la grève.
L’appel à la grève a été largement suivi dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour cette première journée, les commerces, les administrations et les entreprises publiques et privées étaient toutes fermées. Les écoles, tous paliers confondus, ont renvoyé quelques élèves venus dans la matinée. La vie s’est complètement arrêtée par le taux de suivi total dans les transports publics et privés. Par ailleurs, des marches de lycéens ont eu lieu à travers la wilaya, à l’instar de Draâ Ben Khedda. Dans le chef-lieu de wilaya, les lycéens et les collégiens ont marché durant toute la matinée pour exprimer leur refus du 5ème mandat. C’était la même ambiance à Larbaâ Nath Irathen où les lycéens et les collégiens ont battu le pavé, malgré la fermeture des établissements.
Après un samedi consacré à faire les réserves de denrées alimentaires dans les magasins et les marchés, les populations ont observé à la lettre l’appel à la grève. Dans les gares, il n’y avait aucun bus ni taxi. Des voyageurs attendaient avec stoïcisme un éventuel chauffeur clandestin mais aucun ne venait ayant répondu à l’appel. Les commerces, les APC, les administrations comme la Sonelgaz, l’ADE ainsi que les banques étaient fermés durant toute cette première journée.

De leur côté, les enseignants de l’université Mouloud-Mammeri, forts de l’appui inconditionnel du recteur, ont tenu une réunion qui a duré toute la journée, afin de rechercher les modalités d’accompagnement du mouvement de protestation qui traverse le pays d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Un autre point a été largement discuté par ailleurs, s’agissant de la réponse à donner au ministre de l’Enseignement supérieur qui a instruit les universités d’évacuer les campus en avançant les vacances au 10 du mois en cours.
Sans surprise aucune, la réunion a été sanctionnée par une adoption massive de la position courageuse du recteur, Ahmed Tessa, qui a, depuis hier, répondu par la négative, considérant que la décision du ministre est en contradiction avec les règles de la pédagogie. Pour ce dernier, l’application de la directive nuira grandement au cursus pédagogique des étudiants et son application serait une irresponsabilité de sa part. Hier donc, les enseignants ont confirmé cette décision qui met la position du ministre en difficulté. Dans leur déclaration finale, les enseignants affirmaient leur rejet total de l’instruction ministérielle et appellent la communauté universitaire à demeurer vigilante pour déjouer toute tentative visant à dévier ce mouvement populaire de ses objectifs de construire un Etat démocratique et moderne.
Toujours dans la déclaration qui a sanctionné la réunion d’hier, les enseignants appellent la communauté universitaire à reprendre son rôle de phare qui a été le sien, en accompagnant le mouvement par sa force de propositions et de production d’idées. Enfin, en attendant un deuxième jour de grève, les populations sortaient normalement hier dans l’après-midi malgré la fermeture des magasins et autres commerces.