Ouf! On a réussi
Djelfa ou Illizi à l’extrême sud du pays font toujours partie de la queue du peloton.
La question doit interpeller en premier chef les pouvoirs publics. Le même type d’enseignement et de programme sont dispensés à travers le territoire national.
Les résultats sont pourtant contrastés. A titre d’exemple, lorsque la wilaya de Tizi Ouzou avait occupé la première place en 2011 avec plus de 80%, celle de Djelfa avait fermé la marche avec moins de 40%. Elle a certes, enregistré un bond assez significatif cette année en occupant la 32e position avec quelque 49% alors qu en 2010 elle avait enregistré un peu plus de 38% et en 2009 18,94%.
A travers ces contre-performances, Djelfa a occupé deux années successives la lanterne rouge. Cette comparaison est édifiante pour faire le constat d’une déperdition extrêmement importante à un programme de surcroît égal. Les manuels scolaires sont, en effet, les mêmes pour tous les lycéens algériens. L’enseignement prodigué à ce niveau de la scolarité est-il dans ce cas de moindre qualité? Dans une telle hypothèse, la responsabilité des enseignants est mise en cause. En 2001, l’écart entre la wilaya classée en tête et celle qui pointe en dernière position se chiffre à quelque trente points. Un gouffre.
Le jour et la nuit! A première vue, il y a quelque chose qui cloche. Le secteur de l’éducation de Djelfa est en crise. Cela n’explique pas tout pour autant.
Le phénomène de la pauvreté, qui est évoqué pour expliquer le faible taux de réussite à Djelfa ou dans certaines wilayas du Sud du pays (Illizi…), est balayé d’un revers de la main, car la wilaya de Tizi Ouzou, qui est loin de représenter un paradis sur le plan économique a occupé quatre années sans interruption la 1ère place et demeure, cette année encore, dans le trio de tête tout en faisant face au terrorisme et à un hiver rigoureux (chutes de neige abondantes) qui ont perturbé l’année scolaire. Où se situe donc le problème? «C’est tout un passif qu’il faudrait gérer. La wilaya a un déficit de 2 000 enseignants, toutes disciplines confondues. Dans les zones éloignées, la totalité des enseignants sont des contractuels. Et lorsque la politique de décentralisation des salaires était encore appliquée, le recrutement des enseignants faisait l’objet d’un véritable business. Résultat: aucun enseignant n’a jamais été stable dans son poste», avait fait remarquer Ibrahim Djaballah, vice-président de l’APW de Djelfa.
Une disparité d’une telle ampleur qui touche le taux de réussite au baccalauréat remet, a priori, en cause toute une stratégie qui n’a pas trouvé ses marques à défaut d’apporter les correctifs nécessaires pour réajuster cette tendance. Force est de constater qu’à ce jour, le débat n’a pas été ouvert. On n’a encore rien vu de ces rencontres, colloques ou assises d’où doivent émerger des débuts de réponse à ce phénomène qui a certainement des réponses, mais qui ont été occultées.
Certains secteurs ont pourtant été servis à l’instar de celui de l’industrie ou du tourisme sans que les propositions émises pour les sortir du marasme dans lequel ils se débattent, n’aient donné les résultats escomptés. Ne doit-on pas commencer par le commencement? Eduquer, former convenablement ceux qui doivent demain former à leur tour nos futures élites et cadres pour cesser de faire appel à des spécialistes étrangers afin de compenser notre manque de maîtrise en matière de sciences et de technologie. A-t-on mis la charrue avant les boeufs? Dans ce cas-là il est l’heure de remettre l’attelage à l’endroit.