Depuis la fin de sa joint-venture avec Air Algérie en avril 2005, les pouvoirs publics ont voulu faire de Tassili Airlines la seconde compagnie nationale grand public. Pour des raisons de gestion interne compliquée, la compagnie n’a pu décoller.
Avec l’acquisition de quatre appareils et un nouveau DG – depuis février- Tassili Airlines va peut-être prendre son envol en dehors de ses rotations réservées aux travailleurs pétroliers.
Tassili Airline a réceptionné, hier, le premier des quatre gros-porteurs Boeing 737-800 nouvelle génération, (155 sièges) commandé en 2009. Le nouveau directeur général de la compagnie, Mohamed Salah Boultif, désigné en février dernier, a indiqué qu’un second appareil sera réceptionné le 16 avril et les deux autres en août et septembre. Ces acquisitions ont couté 228,4 millions de dollars. Tassili Airlines a également signé par la même occasion un protocole de collaboration avec Air Algérie, les deux compagnies s’engageant à exploiter et à utiliser en commun leurs moyens dans le transport aérien et la maintenance des appareils. La maintenance des avions Boeing 737-800 sera par ailleurs assurée par les services d’Air Algérie. Tassili Airlines a été créée en mars 1998 dans le cadre d’une joint-venture entre Sonatrach (51%) et Air Algérie (49%).
Air Algérie s’est retiré en 2005, le groupe Sonatrach se portant acquéreurs de ses parts. Tassili Airlines devenait ainsi une filiale du groupe. Ces acquisitions permettent à Tassili Airlines d’atteindre son objectif de devenir une compagnie aérienne généraliste qui ne se limite pas aux rotations liées à l’exploitation pétrolière. Les rotations liées à l’activité pétrolière représentent quelques 400.000 passagers par an. L’option de faire de Tassili Airlines, une compagnie grand public avait été décidée en 2009 par les pouvoirs publics.
La compagnie commencera l’élargissement de ses activités par le sud du pays. Des lignes seront ainsi ouvertes sur Tamanrasset et Adrar au cours de l’été prochain. Tassili Airlines pourrait devenir ainsi le seul concurrent d’Air Algérie sur le réseau domestique qui demeure fermé à la concurrence. Depuis la liquidation de Khalifa Airways en février 2003, l’avènement d’une seconde compagnie aux côtés du pavillon national Air Algérie tarde à se faire. Les autorités n’ont donné aucun signe de vouloir rouvrir le marché domestique à la concurrence du privé. A titre de comparaison, le ciel marocain est très ouvert et des compagnies low-coast sont venues concurrencer la compagnie historique, RAM, sur le réseau intérieur. L’incitation donnée à Tassili Airlines d’élargir ses activités au grand public devant moins compenser cette absence de concurrence sur le réseau intérieur algérien qu’alléger la pression sur Air Algérie. Les responsables algériens du secteur du transport ont conditionné l’ouverture du marché domestique par le besoin de laisser du temps à la compagnie Air Algérie de s’y préparer.