Le groupe Sonelgaz va recourir à l’emprunt obligataire pour pouvoir assurer la couverture financière de ses programmes de développement.
«Le problème de Sonelgaz à court terme est de trouver une solution à un gap de 1 100 milliards de DA. Nous envisageons de recourir au marché extérieur afin de pouvoir finaliser notre programme d’investissements d’ici 2018. C’est la première mesure d’urgence à faire », a lancé M. Noureddine Boutarfa lors d’une conférence de presse organisée au forum d’El Moudjahid. «On ira au financement extérieur, on ne peut pas y échapper vu les besoins du pays», a souligné le P-DG de Sonelgaz. Le recours à l’endettement pour la couverture financière des investissements nécessite une enveloppe de près de 260 milliards de DA, pour faire face aux besoins des filiales en 2016. De ce fait, le P-DG de Sonelgaz a sollicité les pouvoirs publics pour la mise en œuvre d’une solution durable au règlement des conditions de couverture des programmes de développement et l’assainissement des finances du groupe.
Pour illustrer ses dires, M. Boutarfa a indiqué que la conjoncture actuelle marqué par une réduction drastique des revenus de l’État exige de trouver des réponses pérennes à la question de la disponibilité financière afin de pouvoir réaliser ses investissements futurs, qui sont d’un montant de plus de 2 800 milliards de DA à mobiliser d’ici 2017.
Il a expliqué dans ce sens que les nouvelles augmentations des tarifs d’électricité et du gaz, décidés en 2016, n’ont permis de récupérer qu’à peine 25 milliards de DA par an, soit 75 milliards DA supplémentaires au bout de 3 ans, tandis que l’emprunt obligataire national ne peut assurer à Sonelgaz plus de 30 milliards DA. «Un groupe de travail a été installé pour étudier l’éventualité d’un recours aux marchés financiers internationaux, mais qui doit avoir l’aval des pouvoirs publics», a encore indiqué M. Boutarfa. Celui-ci n’a pas écarté d’autres augmentations des tarifs d’électricité et du gaz afin d’assurer l’équilibre financier de son groupe. «En 2015, le gap était de 180 milliards de DA. Donc, si l’on veut rattraper ce retard rapidement, les pouvoirs publics doivent soit accompagner Sonelgaz, soit doubler les tarifs pour pérenniser le service au profit du citoyen», a-t-il signalé. Le P-DG de Sonelgaz a révélé que son groupe n’a pas les moyens d’aller conquérir le marché extérieur, mais ses réalisations vont bon train dans les pays voisins. Pour ce qui est, en outre, de la sous-traitance de la relève, M. Boutarfa a fait savoir que Sonelgaz compte aller vers la modernisation du système de la relève. Par ailleurs, M. Boutarfa a affirmé que Sonelgaz enregistre 6 000 à 10 000 plaintes annuellement contre les fraudeurs et les mauvais payeurs. «Ce chiffre est marginal devant ceux qui ne sont pas détectés», a-t-il relevé. Sonelgaz compte, à cet effet, développer des systèmes de saisi portable ; il n’y aura plus de relève manuelle. Il a, à cet effet, annoncé la détermination des sociétés de distribution à mener une guerre sans merci contre les fraudeurs. « Des plaintes seront systématiquement déposées devant la justice et une application stricte des délais de coupure pour les mauvais payeurs sera mise en place », a-t-il indiqué. Sonelgaz compte également développer des compteurs intelligents à partir de 2017. Ces compteurs intelligents permettront, selon lui, la coupure et la limitation de la consommation de l’électricité. À une question de savoir si la prochaine période estivale ne connaîtra pas des coupures d’électricité, M. Boutarfa a rassuré que cet été ne connaîtra pas des coupures d’électricité surtout avec la mise en service d’une capacité de production supplémentaire de 1 800 méga watt qui est, selon lui, largement suffisante.
