Taoufik Makhloufi ,Le nouveau maître du demi-fond

Taoufik Makhloufi ,Le nouveau maître du demi-fond

Le cœur de l’Algérie et du monde musulman a battu pour le jeune Taoufik Makhloufi qui, à l’occasion de la finale du 1 500 m des JO de Londres, a porté haut, très haut, l’étendard national, en remportant de manière nette et superbe la médaille d’or la plus convoitée de l’athlétisme mondial (le 1 500 m a de tout temps été considéré comme étant l’épreuve reine).

Petit héritier des Noureddine Morceli, Saïd Guerni, Nouria Benida Merah, Hassiba Boulmerka, l’enfant prodige de Souk-Ahras (24 ans), athlète du GSP, pleinement conscient de son immense talent, affichait une sacrée confiance, malgré la très rude concurrence et la scabreuse histoire de possible disqualification pour avoir abandonné la veille l’épreuve du 800 m. Taoufik s’est engagé pour quelque chose de sérieux, de très sérieux. Il l’a fait, bien fait et jusqu’au bout. Il a certes pris de gros risques en prenant un départ en trombe et surtout en optant pour un foudroyant final à partir des derniers 300 m, (51 secondes au dernier 400 m. Il fallait le faire !). Mais il les a assumés avec beaucoup de courage, d’assurance et d’autorité. Taoufik Makhloufi, qui a finalement pris la bonne décision de s’entraîner à l’étranger (Allemagne, Kenya…) avec son nouveau entraîneur, un Somalien de nationalité américaine, a réussi à la surprise générale son «baptême» international et du coup s’est imposé définitivement à la tête de la hiérarchie mondiale, dans une épreuve qui regorge de grandes stars. N’ayant pas froid aux yeux, et avec une foi profonde, le jeune champion olympique, qui, à vrai dire, n’a que très partiellement étalé son exceptionnel «bagage», dispose d’une marge de progression encore des plus prometteuses et les 3’26 qui constituent le record au monde du Marocain Hichem El Guerroudj sont désormais dans son viseur. Kassamen a retenti dans le ciel de Londres, au grand désappointement des ennemis de l’Algérie et d’une certaine presse anglaise.

Abdennour Belkheir