Tanzanie: Le naufrage sur le lac Victoria fait 131 morts

Tanzanie: Le naufrage sur le lac Victoria fait 131 morts

Un ferry a chaviré près du quai pour des raisons encore inconnues. Le président tanzanien a décrété quatre jours de deuil national.

Au moins 131 personnes ont péri dans le naufrage jeudi d’un ferry dans le sud du lac Victoria, selon un bilan encore provisoire communiqué vendredi soir. Dans toutes les têtes, la même question lancinante revenait : combien de personnes se trouvaient à bord du MV Nyerere lorsque celui-ci a chaviré non loin du débarcadère de l’île d’Ukara, sa destination finale ? Des témoins ont rapporté à la télévision publique qu’environ 200 passagers se trouvaient à bord du ferry, d’une capacité de 100 personnes. Contacté par l’Agence France-Presse, le gouverneur de la région de Mwanza, John Mongella, a indiqué ne pas être en mesure de confirmer ce nombre. Le gouverneur a ajouté qu’il y avait en l’état 40 rescapés, soit trois de plus que jeudi soir. Mais il n’a pas précisé si ces survivants avaient été secourus vendredi ou jeudi. Le président tanzanien a décrété quatre jours de deuil national. Les recherches de corps continuaient vendredi soir. Le ferry MV Nyerere s’est retourné jeudi après-midi à quelques dizaines de mètres seulement du débarcadère de sa destination finale, l’île d’Ukara, dans le sud du plus grand lac d’Afrique, avait indiqué jeudi soir l’Agence tanzanienne des services électriques et mécaniques, l’exploitant public du navire. Vendredi matin, les équipes de secours s’affairaient sur les lieux du drame, sous le regard de dizaines de personnes massées sur le littoral, tandis que la télévision publique mettait en garde contre tout faux espoir : « les chances de trouver des survivants sont quasi nulles «. Sur place, d’après des témoins interrogés par l’Agence France-Presse, la coque du navire affleurait à la surface de l’eau, à quelques dizaines de mètres de la côte. « Mon fils se trouve parmi les corps repêchés sans vie. Il était parti avec sa femme, mais son corps à elle n’a pas encore été retrouvé. Mon Dieu, qu’ai-je fait pour mériter ça ? « a déclaré à l’Agence France-Presse Dativa Ngenda, une dame âgée, en pleurs, jointe au téléphone à Ukara.

Les causes de l’accident encore inconnues

« Je n’ai pas encore de nouvelles de mon père et de mon petit frère qui étaient dans le ferry. Ils s’étaient rendus au marché à Bugolora pour acheter l’uniforme et d’autres fournitures scolaires pour mon frère, car l’école reprend lundi prochain «, a pour sa part témoigné Domina Maua, jointe par l’Agence France-Presse au téléphone à Arusha (Nord), où elle travaille. « Je vais prendre le bus pour m’y rendre, mais je sais qu’il n’y a aucun espoir de les retrouver vivants. Nous prions Dieu pour que leurs corps puissent être retrouvés afin que nous puissions leur dire adieu «, a-t-elle ajouté. Le ferry assurait la liaison entre l’île d’Ukara et celle, située juste en face, d’Ukerewe, qui abrite la localité de Bugolora, où les habitants d’Ukara viennent régulièrement s’approvisionner. Les causes de l’accident n’étaient pas établies vendredi, mais de précédentes tragédies dans cette région des Grands Lacs ont le plus souvent été imputées à des embarcations surchargées. De fait, plusieurs témoins interrogés par l’Agence France-Presse au téléphone ont rapporté qu’à l’approche de l’île d’Ukara, des passagers se sont déplacés vers l’avant du navire pour se préparer à débarquer. Ce mouvement aurait déséquilibré le bateau, qui s’est alors retourné. Courroucé par cette «négligence», le président a assuré qu’»il y avait aussi, en plus des bagages des passagers, des sacs de maïs, des caisses de bière et de soda ainsi d’ailleurs que des véhicules». «Les responsables seront absolument punis», a-t-il tancé. «Cette négligence nous coûte tant de vies humaines, des enfants, des mères, des élèves, des vieillards». «J’ai ordonné l’arrestation de toutes les personnes impliquées dans la gestion du ferry.